Mathématiques en première : les parents n'en ont pas la même perception, Maths et Sciences esquisse des solutions acceptables pour le ministère
Paru dans Scolaire le lundi 14 novembre 2022.
Le collectif Maths & Sciences, qui rappelle le bilan très négatif qu'il fait de la réforme du lycée, et qui estime que les mesures annoncées hier dimanche par Pap Ndiaye "ne règlent pas les problèmes, voire les aggravent", précise ce lundi son diagnostic. Pour l'ensemble des associations qui le composent, associations des professeurs du second degré et des CPGE, sociétés savantes, structures du supérieur, associations militantes pour la place des femmes dans les filières et métiers scientifiques, "aucune amélioration n’est possible à court terme" sans une "remise en question de l’organisation actuelle du lycée". Il faut "un enseignement de maths pour tous dans le tronc commun" mais "adapté à chacun", avec "une épreuve nationale en fin de première" de façon à "assurer un socle scientifique significatif pour tous jusqu’en terminale". Et pour les élèves à profil scientifiques, il faut "préserver une polyvalence scientifique en première et terminale" (alors que trop d'entre eux, et surtout d'entre elles, abandonnent en terminale l'enseignement de spécialité mathématiques, ndlr) et "intégrer les options de terminale dans le cursus standard".
Toutefois, le collectif esquisse des pistes de solution qui pourraient convenir au ministère : "pas de remise en cause des fondamentaux de la réforme", "un coût global en postes quasi-nul", "mise en place d’un enseignement type maths pour tous", des amendements aux programmes limités, une réflexion à mener sur "de nouveaux enseignements mineurs compatible avec une mise en place en terminale en 2024" et au-delà, "concevoir des programmes de maths et d’enseignement scientifique dans l’esprit des modules de réconciliation du rapport Torossian-Villani". Le collectif suggère également de créer en terminale "des enseignements mineurs obligatoires permettant de garder de la polyvalence".
Les deux principales fédérations de parents d'élèves ne portent pas le même jugement sur la réforme. La PEEP est favorable au retour des maths dans le tronc commun, "mais pas comme ça". Elle regrette "une mesure imposée, vécue comme une sanction pour les élèves ne choisissant pas cet enseignement de spécialité" et elle s'interroge sur le programme envisagé, sur le nombre d'enseignants à mobiliser, sur l'évaluation du plan Villani, et surtout la PEEP dénonce "l’instabilité induite dans le parcours d’élèves qui viennent tout juste de vivre une crise sanitaire inédite".
La FCPE est davantage positive et titre son communiqué "en progrès". Elle estime notamment que "cette décision devrait permettre d'encourager les filles à s'orienter vers les études scientifiques et à ne plus céder aux stéréotypes de genre auxquels il faut absolument mettre fin". Mais elle s'inquiète "du temps qu'il faudra pour redonner toute l'attractivité que cette matière mérite". Elle note "au passage que c'est la première fois depuis bien longtemps que le ministère reconnait qu'au collège on apprend mieux avec des petits effectifs dans les classes"...