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Nanterre : “Nous on veut réussir, on n'est pas avantagés sur Parcoursup“ (témoignages de lycéens de Joliot-Curie)

Paru dans Scolaire le mercredi 26 octobre 2022.

“Nous on veut réussir, on n'est pas avantagés sur Parcoursup“, explique cette élève du lycée Joliot-Curie, dont les heurts ont fait l'actualité ces deux dernières semaines. Après les événements survenus aux abords de l'établissement, ToutEduc a interrogé plusieurs de ses élèves présents lors des tensions.

“L'année dernière on avait le droit à 2 heures par jour d'aide aux devoirs, pour tous les lycéens, explique ainsi cette élève de Terminale. Puis on a appris que ça allait être supprimé, alors on a fait une pétition." Mais celle-ci ne donnera rien, car selon elle la directrice n'en aurait pas tenu compte.

D'où l'idée d'organiser “un blocus pacifique“ (d'environ une centaine de personnes, ndlr) qui au départ est “correct, on rigolait on montrait juste notre présence, et il y avait des policiers qui eux aussi montraient qu'ils étaient là“. Mais le mardi, “il y avait beaucoup plus de forces de l'ordre, ils ont commencé à pousser les jeunes alors que le lycée se trouve face à la nationale. Ca a engendré un conflit, la police a gazé tout le monde, ça a débordé on courait dans tous les sens." Au final, 14 jeunes ont été interpellés. “Le mercredi, raconte-t-elle, il ne s'est rien passé, sauf des parents d'élèves qui sont venus, ils étaient remontés contre la proviseure car elle ne faisait rien.“ Le jeudi sera la journée la plus tendue, avec des “jeunes venus de l'extérieur qui voulaient se venger, ils ont amené des mortiers“.

Un des élèves indique que “les profs faisaient beaucoup de grèves pour soutenir Kai Terada, mais nous ce n'était pas notre première revendication. Mais on le soutient car c'est un très bon prof." Concernant la polémique très médiatisée des tenues vestimentaires à caractère religieux, les élèves que ToutEduc a contactés assurent que la mobilisation ne concernait en aucun cas le port d'abayas ou de qamis.

La jeune fille précitée estime en revanche que “les trois proviseures adjointes nous font rentrer selon la tête“, ce qu'un autre élève confirme, évoquant des “écarts d'autorité de la direction envers les personnes qui portaient des longues robes“, même si les relations s'amélioreraient. Cependant, la communication entre les élèves et la proviseure est jugée très mauvaise, celle-ci étant “très dure“, interdisant par exemple de manger à l'intérieur de l'établissement.

Après cet épisode, le rectorat de Versailles, contacté par ToutEduc, évoque une évolution du dispositif d'aide aux devoirs : augmentation du nombre d’enseignants mobilisés, créneaux supplémentaires (pause méridienne et fin de journée), déploiement d’un dispositif spécifique de soutien en mathématiques… Il ajoute que “grâce à une mobilisation de moyens renforcés, les lycéens pouvant bénéficier d’une aide aux devoirs seront au moins deux fois plus nombreux, avec une capacité de renforcement du dispositif dans les semaines à venir. 150 heures supplémentaires effectives ont été octroyées à l’établissement.“

La proposition de la direction, explique Sud 92 à ToutEduc, correspond à 390 heures d'aide aux devoirs, contre 600 l'an dernier : 150 heures pour la section STMG et 240 heures pour SOS devoirs. Ce dernier élément, qui remplacerait l'ancienne aide aux devoirs, ne serait qu'un “remodelage de ce qui existe déjà“, et bien moindre par rapport à ce qui existait l'an dernier, surtout que le syndicat expose que ces 240h sont théoriques car le document présenté ne mentionnerait que la moitié de ces heures.

Il y aurait malgré tout une avancée, l'AD2E, un tutorat spécifique pour les élèves de seconde en difficulté financé par la Région, qui doit commencer le 7 novembre mais n'est “pas chiffré“ selon SUD 92. L'organisation syndicale considère au final la proposition (à laquelle s'ajouterait une nouvelle répartition des classes avec des demi-groupes) comme une “vaste blague“ qui ne correspond “ni aux revendications des lycéen.nes, ni des professeurs“.

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