Anglais : P. Ndiaye lance un "plan de renforcement" de son enseignement qui doit être piloté par des tests
Paru dans Scolaire le vendredi 16 décembre 2022.
Pap Ndiaye annonce "la mise en place d’un plan de renforcement de l’apprentissage de l’anglais et des autres langues vivantes". Le ministère de l'Education nationale met ainsi l'accent sur une circulaire publiée hier, 15 décembre, au BO (ici) et relative à des "mesures" destinées à "améliorer les apprentissages des élèves (...) de l'anglais et des langues vivantes étrangères tout au long de la scolarité obligatoire".
C'est principalement de l'anglais qu'il s'agit, même si les autres langues sont évoquées, comme en témoignent ces deux phrases du communiqué ministériel : "L’amélioration du niveau général des élèves en anglais constitue un enjeu majeur, non seulement en termes de poursuite d’études et d’insertion professionnelle, mais également de maîtrise des autres langues (...). Des aménagements pédagogiques, permettant une pratique régulière des langues vivantes, seront encouragés dès la classe de 6e, (...), et plus particulièrement en anglais." La circulaire précise : "Sans renier le plurilinguisme à la française qui permet aux langues de se nourrir les unes les autres (...), il convient de se fixer une priorité claire : d'ici 2025, plus de 80 % des élèves doivent atteindre en fin de 3e au moins le niveau A2 en anglais (...)."
Le niveau A2 correspond à plusieurs capacités : "Comprendre des phrases isolées et des expressions fréquemment utilisées (...), Pouvoir communiquer lors de tâches simples et habituelles (...), Savoir décrire avec des moyens simples sa formation, son environnement immédiat et évoquer des sujets qui correspondent à des besoins immédiats" (ici).
La circulaire insiste sur les "repères annuels de progression" qui ont été annexés aux programmes (conçus par cycles de 3 ans, ndlr) pour "un enseignement rigoureux, explicite et progressif". Au collège, le test de positionnement Ev@lang devient "un outil de pilotage de la discipline". Elle insiste aussi sur la nécessité de "renforcer l'enseignement de l'anglais à l'école primaire", notamment avec les "interventions de locuteurs natifs" ou l'utilisation de l'assistant vocal Captain Kelly, mais aussi "le déploiement des écoles dites bilingues". Les collèges sont encouragés à mettre en place, en 6ème, "des aménagements pédagogiques favorisant une fréquence accrue de la pratique linguistique", par exemple des "projets pédagogiques mêlant pratiques artistiques et sportives aux langues, etc.", mais aussi des cours de 45 minutes au lieu d'une heure, donc moins longs mais plus fréquents. "L'ouverture en 6e d'un dispositif bilangue, partout où cela est possible, constitue également un levier déterminant pour renforcer le niveau des élèves en anglais (...)."
Mobilité virtuelle
La circulaire évoque les partenariats entre établissements français et étrangers comme un moyen de favoriser "la mobilité des élèves, y compris de manière virtuelle". Elle précise que "l'objectif est que 100 % des collèges et des lycées et autant d'écoles que possible disposent d'au moins un partenariat avec un homologue étranger".
En ce qui concerne la formation continue des enseignants, la circulaire propose d'utiliser le modèle mis en place pour "les plans français et mathématiques". "A l'école primaire, le ministère encourage le recours à des stages de formation linguistique en immersion, avec un organisme expert."
A noter encore que dans le cadre du CNR école, "les projets identifiés pour améliorer la formation des professeurs de langue, pour diversifier l'enseignement, pour enrichir les possibilités de mobilités, pour accentuer l'ouverture internationale sont accompagnés et favorisés. Quand ils concernent l'anglais, ils sont labellisés anglais+." De plus, "800 assistants de langue supplémentaires seront recrutés l’année prochaine".
Le ministère ajoute que la création d’un espace européen de l’éducation conduira, "à partir de 2025, à l’évaluation internationale des compétences linguistiques des élèves de 15 ans dans le cadre de PISA" alors que la moitié des élèves de troisième actuellement "n’atteignent pas le niveau A2".