Série du baccalauréat, profil et niveau scolaire “sont les facteurs jouant le plus dans la non-inscription“ après acceptation d'une proposition sur Parcoursup (SIES)
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 24 novembre 2022.
Une fois le bac en poche, les propositions de la plateforme Parcoursup qui avaient été acceptées par les élèves se matérialisent-elles bien par des inscriptions ? Dans la grande majorité des cas, oui, répond le SIES dans sa dernière note, avec en 2020, sur 391 400 néo-bacheliers qui avaient accepté une proposition en licence, en BTS, en DUT ou en CPGE sur Parcoursup, 93 % qui s’y sont effectivement inscrits à la rentrée suivante.
Le service statistique du ministère de l'enseignement supérieur précise néanmoins qu'une proposition acceptée en licence ou en BTS se matérialise “un peu moins souvent en inscription qu’une proposition acceptée en DUT ou en CPGE (92 % contre 97 %)“. De plus, 6 % des néo-bacheliers ayant accepté une proposition (soit 23 100 élèves) ne sont pas retrouvés dans les fichiers d’inscriptions individuelles de l’enseignement supérieur, surtout en BTS et en licence et 1 % d'entre eux sont finalement inscrits dans une autre filière.
Est alors constaté que la série du baccalauréat du candidat, son profil et son niveau scolaire “sont les facteurs jouant le plus dans la non-inscription après acceptation“, les bacheliers professionnels, les plus âgés et ceux qui ont eu leur baccalauréat au rattrapage ayant une probabilité plus faible de s’inscrire.
En licence
C'est le cas, par exemple, en licence, où 210 000 néo-bacheliers avaient accepté la proposition de Parcoursup et 205 200 s'y sont effectivement inscrits. Les néo-bacheliers ayant accepté une proposition en licence sur Parcoursup proviennent à 82 % de filière générale, 13 % technologique et 5 % professionnelle. Le SIES remarque qu'il y a 15 % des néo-bacheliers professionnels et 12 % des bacheliers technologiques qui, après avoir accepté une proposition en licence sur Parcoursup en 2020, ne sont pas inscrits dans l’enseignement supérieur à la rentrée suivante, contre 5 % pour les bacheliers généraux. De même, les élèves qui ont eu de moins bons résultats au baccalauréat ont plus tendance à ne pas s’inscrire en licence.
Par rapport à “l’individu de référence“, un néo-bachelier qui a accepté une proposition en licence a ainsi une probabilité très inférieure d’être inscrit à la rentrée s’il a obtenu son baccalauréat au rattrapage ou en septembre, ou bien s’il a obtenu son baccalauréat à l’étranger. Le SIES précise ici que ces éléments concernent malgré tout un nombre restreint de cas, et qu'il a pu être amplifié dans certains cas par la crise sanitaire (notamment pour les déplacements).
Pour l’essentiel des néo-bacheliers (baccalauréat obtenu en France à la session de juin) ayant accepté une proposition en licence, c’est surtout la série du baccalauréat qui influe le plus sur la probabilité de s’inscrire dans l’enseignement supérieur. Le secteur disciplinaire joue également un rôle, en revanche le fait d’avoir accepté une proposition dans une académie différente de celle du baccalauréat ne joue qu’un rôle “très modéré“.
11 600 néo-bacheliers inscrits en licence n’avaient pas accepté de proposition en liceence sur Parcoursup. Deux tiers de ces étudiants sont des jeunes ayant obtenu leur baccalauréat à l’étranger et il est “vraisemblable qu’une partie d’entre eux n’ait pas pu être retrouvée sur Parcoursup faute d’identifiant sur la plateforme“.
En BTS
Les profils et parcours scolaires influent aussi sur la probabilité de s’inscrire en BTS après avoir accepté une proposition dans cette filière. Celle du bachelier professionnel est 7 points en deçà de celle du bachelier général, et le bachelier qui a obtenu son diplôme avec au moins 2 années de retard a une chance inférieure de 5 points de s’inscrire dans l’enseignement supérieur après avoir accepté une proposition en BTS par rapport à celle du bachelier ayant eu son diplôme à 18 ans ou moins. Avoir accepté une proposition en BTS dans une académie différente de celle du lycée d’origine a un impact négatif sur la probabilité d’inscription (- 3,6 points) tandis que le fait de ne pas avoir pour vœu majoritaire des BTS a une moindre influence sur la probabilité d’inscription (- 1,5 point).
Parmi les 95 800 néo-bacheliers inscrits en BTS, 9 % n’avaient pas accepté de proposition dans Parcoursup. Ils sont très rarement inscrits dans le même établissement que celui qu’ils fréquentaient en terminale, et pour le SIES, “il pourrait s’agir de jeunes qui ne s’étaient pas inscrits sur Parcoursup soit parce qu’ils souhaitaient entrer dans la vie professionnelle, soit parce qu’ils ne pensaient pas avoir leur baccalauréat“, tandis que la crise sanitaire “a pu les amener à revoir leur projet et ces néo-bacheliers auraient trouvé une place dans des formations partiellement remplies“.
En DUT et CPGE, acceptation vaut inscription
Parmi les 49 000 néo-bacheliers ayant accepté une proposition en DUT sur Parcoursup, seuls 2,3 % ne sont pas retrouvés dans les fichiers de données individuelles d’inscription et 0,6 % sont inscrits dans une autre filière.
À la rentrée 2020, 3 400 étudiants (8,4 %) parmi les 40 300 étudiants inscrits en CPGE, n’avaient pas accepté de proposition dans cette filière sur Parcoursup. Parmi eux, 1 600 inscrits (3,9% des inscrits) n’avaient pas formulé de vœu sur Parcoursup. Le même nombre d'inscrits avaient déjà accepté une proposition dans une autre filière sur Parcoursup “ce qui en proportion est assez nettement supérieur aux autres filières étudiées“. Comme en DUT, il est possible qu’une proposition en CPGE leur ait été faite tardivement ou que ces jeunes aient modifié leur orientation, après la fermeture de Parcoursup.
La note du SIES ici