Pap Ndiaye : réagir à la "défiance générale" suscitée par le système scolaire (Le Monde)
Paru dans Scolaire le jeudi 22 décembre 2022.
“Les constats sont durs“ assure Pap Ndiaye dans un tribune réexaminant les projets de réforme de l'école qui devraient être mis en œuvre durant le quinquennat qui vient de s'ouvrir, et publiée au journal le Monde du vendredi 23 décembre.
Malgré qu'elle soit une “formidable institution“, dont l'engagement des personnels “est remarquable“, le ministre de l'éducation nationale constate encore que “l’attractivité du métier de professeur est en berne“ avec des inscriptions au concours de recrutement “deux fois moins importantes qu’il y a deux ans“. D'où son intention de “repenser les modalités de recrutement, pour mieux gérer le quotidien des professeurs, leurs carrières, leurs mutations, par une meilleure gestion des ressources humaines“, mais aussi de “redonner les marges d’initiative qui manquent tant aux enseignants, cesser de les infantiliser dans un fonctionnement uniquement descendant“.
Autre problème de fonctionnement, l’organisation du système scolaire, qui “amène aujourd’hui la perte d’environ 15 millions d’heures d’enseignement par l’incapacité du système à remplacer les professeurs absents, qu’ils soient malades ou mobilisés par la formation ou les corrections d’examens“. Est soulignée l'importance d'une école “efficace“ qui agit notamment pour “préserver la force économique du pays“, tout en défendant son "humanisme" face à une forme de “défiance générale, marquée par la montée en puissance du secteur privé et par le scepticisme exprimé d’une partie des parents“.
Le constat s'étend aux élèves chez qui, “le niveau d’ensemble baisse !“, en raison de “lacunes préoccupantes“, comme le montre niveau au collège pour lequel le ministre entend là encore agir. Il considère à ce titre que “la rupture entre le CM2 et la 6e est trop forte“, ce qui “renforce les inégalités scolaires plutôt qu’elle ne les réduit“.
L'égalité des chances est d'ailleurs la troisième “exigence“ mise en avant par Pap Ndiaye, qui indique que les indices de positionnement social (IPS) des lycées seront prochainement publiés. Dès lors, pour favoriser la mixité sociale, “des objectifs seront assignés aux recteurs d’académie, qui, en lien avec les collectivités territoriales, pourront notamment agir sur les affectations scolaires“, tandis que “l’enseignement privé sous contrat devra apporter sa contribution à cet effort“.
La tribune ici