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Compréhension de l’écrit, culture mathématique et scientifique : Entre 2009 et 2018, la part d’élèves ayant de faibles compétences a augmenté de 3 points en Europe (DEPP)

Paru dans Scolaire le vendredi 23 décembre 2022.

“Les résultats de la France sont en retrait par rapport aux objectifs collectifs concernant les compétences des élèves“, indique la DEPP dans une analyse des projections des systèmes éducatifs en Europe pour 2030 publiée jeudi 22 décembre.

Le service statistique de l'Education nationale calcule qu'environ 21 % des élèves âgés de 15 ans n’ont pas un niveau suffisant de compétences en compréhension de l’écrit, culture mathématique et culture scientifique, alors que la stratégie des 27 pays de l'Union Européenne fixe l'objectif à moins de 15 % d’élèves “faiblement performants“ dans chacun des trois domaines de PISA 2018. L’Allemagne est proche de la France, l’Espagne et l’Italie sont dans des “situations plus difficiles“, au contraire de l’Estonie, la Finlande et la Pologne qui l'ont atteint.

La DEPP montre surtout que la part d’élèves ayant de faibles compétences a augmenté de 3 points de pourcentage dans l’UE-27 entre 2009 et 2018. Si en France, elle est restée stable (20 % d’élèves en 2009), huit pays connaissent une hausse de la part d’élèves faiblement performants, dont la Finlande (+ 5 points de pourcentage) ou les Pays-Bas (+ 10 points), alors que seules l’Irlande (- 5 points) et la Slovénie (‑ 3 points) ont fait baisser ces proportions entre les deux éditions de PISA.

A noter qu'aucun pays en Europe sur les six ayant participé à l'enquête n’atteint l’objectif visant les compétences numériques. Tous dépassent le seuil maximal d’élèves faiblement compétents en littératie numérique fixé par l’Union européenne (15 %), avec des moyennes qui s’étendent de 16,2 % au Danemark à 50,6 % au Luxembourg, en passant par 43,5 % en France.

Il est aussi question de l'utilisation même des outils numériques, et en France, “la différence de genre est peu marquée (moins qu’au Royaume‑Uni et au Japon), mais à l’avantage des garçons (46 % des filles et 50 % des garçons)“. Et outre les pratiques numériques, explique la DEPP, “le niveau de compétence en littératie numérique est déterminant pour l’avenir professionnel des jeunes générations“ et l’enquête Icils 2018 “a montré que les filles étaient généralement plus performantes que les garçons en littératie numérique, mais pas en pensée informatique, cette dernière compétence consistant à conceptualiser certains problèmes spécifiques et à proposer des solutions. La France suit cette logique, avec des résultats légèrement supérieurs pour les garçons en pensée informatique."

Autre point, dans la majorité des régions du monde, les garçons âgés de 15 à 24 ans participent davantage que les filles du même âge à l’enseignement professionnel secondaire, postsecondaire non supérieur ou supérieur court. L’Italie est le pays qui présente la plus grande disparité de genre, 16 % des filles participent à cet enseignement, contre 26 % des garçons, alors qu'en France, c’est le cas de 17 % des filles et de 22 % des garçons, soit une situation similaire à celle de l’Allemagne.

La DEPP constate encore que la France “réunit une équité faible des résultats“ (18 % de la variation des résultats s’expliquent par l’indice qui établit le rapport entre les résultats moyens des élèves à l’épreuve de compréhension de l’écrit de PISA 2018 et la part de la variation de ces résultats expliquée par l’indice de statut économique, social et culturel), une part comparable à celles de l’Allemagne ou de la Belgique. Une position “particulièrement avantageuse“ se manifeste en revanche en Estonie, où le pays conjugue des compétences des jeunes et une équité supérieures à la moyenne de l’OCDE.

Un autre objectif veut que “toutes les filles et tous les garçons achèvent d’ici à 2030 un enseignement élémentaire et secondaire gratuit et de qualité“. Est ainsi constaté que “l'Allemagne et la France observent une situation de quasi-parité mais avec des proportions de non-scolarisés (et en âge de l'être dans le cycle secondaire, ndlr) très différentes“, la France comptant 3 % de jeunes dans ce cas parmi les filles et les garçons, contre 17 % parmi les deux sexes en Allemagne.

Pour le moment, aucun pays de l’UE-27 n’a encore atteint les cinq objectifs. Au total, en 2022, seules la Belgique, la France et l’Irlande ont atteint trois objectifs, et 10 pays (Espagne, Pologne, Finlande..) en ont atteint deux. L’objectif concernant la maîtrise dans les compétences de base est le moins souvent atteint.

Pour y remédier, la Finlande a par exemple mis en place en 2018 “une réforme importante qui vise à améliorer la qualité et la participation aux dispositifs d’éducation de la petite enfance (recrutement d’enseignants de niveau master, baisse des coûts pour les familles de milieux défavorisés, entre autres)“ et en Espagne, “un programme qui vise notamment à soutenir les élèves de milieux défavorisés a été lancé fin 2018 pour réduire l’échec scolaire et en particulier les sorties précoces de l’éducation et de la formation“.

La Grèce, elle, “a progressivement mis en place sur son territoire (entre 2018 et 2021) une réforme qui vise à abaisser l’âge du début de l’obligation d’instruction de 5 à 4 ans“, mais elle est encore très éloignée de la cible collective de 96 % la proportion d’enfants qui participent à l’éducation parmi ceux qui sont âgés entre 3 ans et l’âge de scolarité élémentaire obligatoire, avec 71,3 % d'enfants dans ce cas. Seuls cinq pays ont dépassé la cible européenne, la France et l’Irlande étant les seuls à avoir un taux de participation de 100 %.

L'Europe de l'Education ici

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