En Arizona, le Team Teaching regroupe 135 élèves pour 4 enseignants dans une salle de classe géante (Hechinger Report)
Paru dans Scolaire le jeudi 22 décembre 2022.
“135 élèves, pour 4 enseignants dans une salle de classe géante. Voici ce à quoi ressemble une classe de 3ème à l'école Westwood basée à Mesa en Arizona“, peut-on lire dans un article du Hechingerreport.
Concrètement, les professeurs se partagent de grands groupes d'élèves, parfois 100 ou plus, et tournent entre cours magistral, interventions en tête à tête, petits groupes d'étude ou tout ce qui semble prioritaire à l'équipe d'enseignants le jour même. Chaque matin, pendant deux heures, ils se réunissent pour organiser un programme personnalisé à chaque élève selon les leçons, les devoirs et les compétences sur lesquels ils se concentreront ce jour-là.
Les services administratifs de Mesa, en donnant plus d'opportunités de collaborer et plus de contrôle sur ce qu'ils enseignent, avaient ainsi pour espoir de combler le manque de personnels, de favoriser le maintien en poste ainsi que le bien-être des professeurs. Les premières évaluations semblent indiquer que le pari pourrait s'avérer payant, avec cette année une expansion du concept à 27 écoles du district qui en compte 82.
Les personnels de direction de l'établissement ont mis en place le modèle d'enseignement “Team teaching“ il y a 5 ans, pour faire face à l'important turnover de professeurs. Selon Carole Basile, doyenne qui a participé à la création du modèle, sont aujourd'hui demandés de la flexibilité, et de ne pas être isolé, or “la profession d'enseignant est peu flexible, et elle isole“.
“Les professeurs font un travail fantastique, mais c'est très rare que l'un d'entre eux pousse la porte voisine pour voir ce qu'il s'y passe“, ajoute Andi Fourlis, directeur des écoles publiques Mesa.
Les partisans de “Team teaching“ estiment que le modèle donne plus de confiance aux éducateurs à une époque où les Républicains d'Arizona et d'autres Etats s'intéressent aux écoles pour mener une guerre culturelle et restreindre la parole des enseignants au sujet de l'identité ou de la race. De son côté, Peggy Beesley, professeure de Mathématiques qui a adhéré au programme, considère que le modèle permet de se déconnecter plus facilement de ce qui se passe en dehors de la salle de classe, et la co-éducation offre une formation intégrée, quotidienne sur les nouvelles façons d'enseigner.
Si le modèle n'est pas parfait et ne convient pas à tous les adultes, les élèves, comme Quinton Rawls, semblent avoir ressenti une différence avec le modèle “classique“, et apprécient l'attention supplémentaire que permet d'avoir autant de professeurs en même temps. “Il y a quatre adultes qui s'occupent constamment de moi. Je ne perds vraiment pas mon temps“, conclut-il.
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