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La coalition Education pointe les manquements de la France en matière de financements d'éducation

Paru dans Scolaire le mercredi 25 janvier 2023.

La part du financement de la France consacré à l’éducation dans le total de l’aide publique au développement diminue. Elle est passée de 14,5 % en 2017 à 11,9 % en 2020, dénonce la coalition Education dans un rapport publié à l’occasion de la journée internationale de l’éducation, hier mardi 24 janvier.

La 8ème édition de l’observatoire de la Coalition Éducation met notamment en lumière dans son analyse “les incohérences du financement de la France consacré à l’éducation dans le cadre de sa politique internationale“, trois quarts des montants étant “encore gonflés par des dépenses contestables“. Ainsi “les chiffres de l’APD éducation de la France restent biaisés“ par la comptabilisation de dépenses qui ne devraient pas en relever, à savoir les bourses et les frais d’écolage (63,8 %), les subventions aux établissements scolaires français à l’étranger (9,1 %) et le financement du système éducatif de Wallis-et-Futuna (3,6 %).

Par ailleurs, avec moins de 20 % du total des financements éducation alloués à l'éducation de base, “qui vise pourtant à répondre aux besoins éducatifs fondamentaux“, la part de l’aide de la France à ce titre “reste insuffisante à l’aune de son importance pour le continuum éducatif et l’atteinte des ODD, et bien en deçà de celles d’autres pays donateurs“, sachant que 771 millions de jeunes et d’adultes ne savent toujours pas lire et écrire.

En outre, seul un tiers du financement des projets éducatifs de la France dans le cadre de sa coopération internationale est alloué à l'Afrique subsaharienne, une région qui compte le plus grand nombre d’enfants et de jeunes non scolarisés (98 millions). La priorisation envers cette région, en ce qui concerne la répartition géographique, “n’est toujours pas mise en œuvre à la hauteur des besoins éducatifs“, c'est pourquoi la participation de la France “reste insuffisante pour atteindre l’ODD Education“.

L'organisation, qui rassemble 21 structures de la société civile, déplore que l’éducation ne représente qu'à peine 1,6 % de l’aide humanitaire de la France en 2021 (contre 6,48 % en 2020), une contribution “largement insuffisante“, les nouvelles estimations mondiales annonçant pourtant que “l’éducation de 222 millions d’enfants et d’adolescent.e.s en situation de crises est affectée“, soit trois fois plus qu’en 2016. Bien que scolarisés, ils sont ainsi 119,6 millions à ne pas atteindre le niveau minimum de compétences en lecture ou en mathématiques dans les premières années d’études.

Si est néanmoins saluée la publication du rapport annuel sur la politique de développement et de solidarité internationale de la France (2020-22) “qui reflète l’effort de redevabilité de la France“, la Coalition Education s'inquiète du “manque de transparence“ qui concerne les fonds alloués par la France à l’éducation dans les budgets humanitaire et de développement. Elle explique attendre “la création et l’effectivité de ‘la commission d’évaluation, placée auprès de la Cour des comptes pour mieux mesurer les résultats et l’impact des projets menés dans les pays partenaires‘ comme cela est inscrit dans la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales“.

Est enfin présentée une analyse de la coopération éducative de la France au Burkina Faso, où la crise sécuritaire croissante cause la fermeture de plus de 16 % des structures éducatives et affecte 685 000 élèves. L’éducation au Burkina Faso est décrite comme une des grandes priorités affichées de la politique internationale de la France, le Burkina Faso faisant partie des 18 pays prioritaires de la politique de coopération de la France ainsi que du Sahel, région sur laquelle la France s’est engagée à concentrer ses efforts de développement. En 2020, le Burkina Faso est le septième plus gros récipiendaire de l’aide bilatérale à l’éducation de la France avec des subventions à hauteur de 22,7 millions USD.

Sont toutefois mis en exergue les problèmes de suivi-évaluation des financements (faible exigence de redevabilité des bailleurs sur l’utilisation des fonds par l’État, faible suivi sur le terrain des projets), l'insuffisance concernant le poids porté à l’éducation en situations d’urgence (ESU) ou encore des modalités de financement peu adaptées aux capacités et au contexte local. Sur ce dernier point, il semble que “la limite du financement ne permet pas de mener des projets sur le long terme. La part de cofinancement des subventions AFD reste très contraignante pour certaines OSC (organisations de la société civile) locales. Le processus d’obtention des fonds est trop lourd“.

Le rapport ici

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