53 % des 11-15 ans souffrent de symptômes d'anxiété en 2022 (Notre avenir à tous/ IPSOS)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice, Orientation le mardi 29 novembre 2022.
“La suspicion d’état d’anxiété généralisé touche plus fortement les adolescents issus de catégories plus favorisées“ constate l'institut Ipsos à l'issue d'un sondage réalisé auprès de 1 000 adolescents français âgés de 11 à 15 ans pour Notre avenir à tous.
Ce phénomène, qui associe différents indicateurs d'anxiété comme “être facilement contrarié.e ou irritable“ ou “avoir peur comme si quelque chose de terrible risquait de se produire“, est passé de 25 % de jeunes en faisant état en 2021 à 31 % cette année. Il touche à un niveau équivalent les plus jeunes et les plus âgés, les garçons comme les filles, les ruraux et les habitants des grandes villes mais davantage les enfants issus des catégories les plus aisées (à 34 %) que les CSP- (à 26 %), contrairement à la précédente enquête où les adolescents issus de toutes les catégories sociales “étaient impactés par l’anxiété dans les mêmes proportions“.
Plus globalement, ce sont 53 % des jeunes qui sont, en 2022, touchés par des troubles de l’anxiété, un chiffre en hausse de 10 points en une seule année. Irritabilité, anxiété, incapacité à arrêter de s’inquiéter ou encore d’être agité, la totalité des indicateurs d’anxiété sont d'ailleurs en forte hausse chez les adolescents. Avec pour conséquence 38 % des adolescents ayant rencontré des problèmes d’anxiété qui estiment que ces derniers “ont rendu plus difficiles leur scolarité ou leurs relations avec les autres“ (+7 points par rapport à 2021).
Cependant, note l'institut IPSOS, “le niveau de bien-être général déclaré reste stable“ et “seulement 6 % des adolescents déclarent qu’ils ne vont pas bien“, notamment du fait qu'un adolescent sur quatre n'aurait personne pour parler de ses problèmes. Seulement 36 % des adolescents interrogés déclarent avoir parlé à un adulte (professeur, psychologue ou psychiatre, médecin ou infirmière au collège/lycée) des problèmes qu’ils rencontrent.
Les sujets d’actualité qui préoccupent le plus les jeunes sont la violence faite aux enfants (50 %), l’état de la planète et la nature (47 %) suivie de la situation dans le monde (41 %). Face à l’actualité, l’incompréhension reste le sentiment le plus fort chez les adolescents, suivi de l’angoisse et la peur, un stress qui “se nourrit principalement de la tonalité négative des informations“, mais également “parce qu’ils ne savent pas vraiment si elles sont vraies ou fausses“.
En outre, les adolescents déclarent passer en moyenne 6h48 par semaine sur un écran hors devoirs, et 31 % “ont répondu être confrontés à au moins une situation de cyberviolence sur les réseaux sociaux ou par SMS“. Alors que “la majorité d’entre eux découvre l’actualité via son smartphone (60 %), c’est-à-dire le plus souvent seuls, sans personne pour leur expliquer“, l'analyse de l'enquête indique que “l’école ne parvient pas non plus vraiment à rassurer la majorité d’entre eux face à cette actualité anxiogène“ car pour 53% d’entre eux, “ce qu’ils apprennent à l’école ne leur permet pas d’en savoir plus sur les sujets d’actualité qui les stressent“.
L'enquête ici