Lecture : les élèves français toujours en difficulté (DEPP - PIRLS 2021)
Paru dans Scolaire le mardi 16 mai 2023.
Seuls 32 % des élèves français de CM1 ont un niveau "avancé" ou "élevé" en lecture, contre 41 % pour la moyenne européenne. Seul motif de satisfaction à la publication des résultats de l'enquête PIRLS 2021, ce pourcentage a progressé de 2 points depuis 2016 quand il baissait de 5 points en moyenne européenne (pour les 19 pays ayant participé à l'enquête), peut-être du fait d'une politique différente lors de la pandémie. Au niveau international, parmi l'ensemble des 57 pays participants, les résultats vont de 288 pour l'Afrique de Sud à 587 pour Singapour. Avec un score moyen de 514, les écoliers français font mieux que leurs homologues belges ou chypriotes, mais moins bien que tous les autres pays européens, avec 558 pour l'Angleterre et 549 pour la Finlande et la Pologne. Entrés au CP en 2017-2018 (à moins qu'ils aient redoublé), ils ont en moyenne un peu moins de 10 ans contre 10,3 en moyenne européenne.
La DEPP, qui présente ces résultats, note qu'en France, "les filles obtiennent des performances supérieures à celles des garçons dans tous les pays de l’étude, à l’exception de l’Espagne et de la République tchèque, où la différence n’est pas significative". Le service statistique de l'Education nationale souligne également que, malgré une hausse importante depuis 2016 de leur score lorsqu'il s'agit de "prélever et inférer" des informations dans un texte, il reste inférieur à celui de 2011 (510 contre 523).
La DEPP compare aussi les pratiques pédagogiques. Les enseignants français consacrent en moyenne 527 minutes par semaine à l'enseignement du français contre 388 en moyenne européenne, mais seuls 17 % des enseignants français ont recours à un enseignement individualisé, contre 35 % pour les pays de l'UE, moins de 30 % des enseignants français laissent leurs élèves travailler seuls avec un plan de travail, contre 53 %, ils sont 33 % à "enseigner des méthodes pour décoder des sons ou des mots" contre 56 %, ils sont 30 % vs 22 % à n'avoir suivi aucune formation sur la lecture... Ils n'expriment pourtant pas de besoins élevés de formation, sauf sur l'évaluation des besoins et la différenciation pédagogique.
La note de la DEPP est téléchargeable ici