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Des sportifs de haut niveau pour pousser la généralisation des 30 minutes d'activités physiques quotidiennes à l'école

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 07 février 2023.

“Je m'inscris tout de suite à la danse !“ blague ce garçon de CM2, tout de même impressionné par la prestation de breakdance improvisée par Carlota Dudek lundi 6 février à l'école élémentaire Paul Bert de Nogent-sur-Marne.

Comme elle, plusieurs sportifs de haut niveau (judokas, gymnaste, footballers du Paris FC..) sont venus présenter leur discipline aux enfants dans ce qui constitue un nouvel étage du dispositif des “30 minutes d'activités physiques quotidiennes“ (APQ), lancées en 2020 par le précédent gouvernement.

Equipe de France des APQ

Au total, 154 sportifs professionnels seront mobilisés 1h30, deux à trois fois par an dès la fin des vacances de février afin de promouvoir le déploiement de ce programme en l'incarnant physiquement et par leur personnalité (notamment sur les réseaux sociaux), en ajoutant “cette touche de glamour“ ainsi que l'explique la ministre des Sports, évoquant l'objectif de “changer la perception du sport" qu'ont les enfants.

Egalement présent lors de cette matinée, Pap N'diaye, qui a assisté à des séances d'APQ des enfants, s'est lui aussi dit “bluffé“ par l'agilité de la jeune femme, soulignant l'impulsion autant que l'appui que pouvaient apporter les JO de Paris 2024 “pour que le sport s'installe de façon plus évidente, plus quotidienne dans la vie de nos élèves“.

Les 30 minutes d'APQ, jusqu'alors en expérimentation, sont généralisées depuis la rentrée au niveau élémentaire, et pour Amélie Oudéa-Castéra, alors que “la Finlande l'a fait en 10 ans, nous on va essayer de le faire en 4 ans“. Autre point du programme, l'ajout de 2 heures de sport (en lien avec des clubs) actuellement en test dans 173 collèges. Tony Estanguet, président du comité d'organisation des jeux olympiques, évoque une réponse “collective“ avec des solutions qui “existent, finalement assez accessibles à condition qu'on arrive à changer d'échelle et à s'activer“. De quoi faire face “à un défi sans précédent de lutte contre la sédentarité“ que le professeur François Carré avait détaillé en amont de la visite ministérielle.

Bombe sanitaire

Et ce dernier n'avait pas ménagé ses propos. Au regard de son étude, “Inverser les courbes“ portant sur 9 000 collégiens venant de Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts-de-France, lui aussi demande d'agir car “nous sommes face à un tsunami sociétal“, et même “une bombe sanitaire“, poursuit-il.

Les résultats montrent que “la capacité physique baisse“ chez les jeunes français, qui sont de plus en plus souvent en surpoids (17 % des enfants selon les chiffres donnés), atteints d'obésité ou ayant du diabète. Est également notée une perte de 40 % des capacités cardiovasculaires des enfants en 40 ans. Cependant il constate très peu de réactions de la part de la société qui n'en “mesure pas les risques“.

Le cardiologue et médecin du sport (CHRU Pontchaillou, Rennes) estime malgré tout qu'il est possible, via un programme adapté, de changer la donne, et donc “d'inverser les courbes“. Il préconise ainsi les 30' minutes d'APQ à l'école primaire, et au collège de réfléchir sur le contenu des cours, peut-être en favorisant des séquences en “fractionné“, à savoir produire un effort intense sur des temps très court, mais de façon quotidienne. Autre idée, des “cours de rattrapage“ de sport mais surtout, François Carré pense que nous devrions mesurer la capacité physique des jeunes dès le primaire (à 5-6 ans) jusqu'au baccalauréat, sur le modèle Slovène.

“Ca n'est pas irrémédiable, ça peut changer rapidement“. Interrogé, Pap Ndiaye déclare être frappé par la “réversibilité de ces processus qui sont préoccupants en matière de santé de nos jeunes“, mais, ajoute-t-il, “il faut que les familles se mobilisent pour parvenir à l'heure quotidienne“ de sport.

Le ministre de l'Education Nationale évoque de nouveau la priorité fixée sur le bien-être des élèves, de bonne santé physique et mentale synonyme de plus grande réussite à l'école. A l'instar des professeurs des écoles et des enfants rencontrés ce jour-là, pour lesquels “les 30 minutes d'AQP facilitent la concentration, le travail, permettent aux élèves de mieux travailler ensemble“. Il considère en outre qu'il n'y a “aucune tension, aucune contradiction entre l'EPS et cette activité physique que nous promouvons aujourd'hui“, et la ministre des Sports de préciser qu'elle se situe “en complémentarité avec le socle qu'est l'EPS, qui reste vraiment au centre.“

Formation

Quant à la formation, elle passera pour les professeurs des écoles, par un “programme annuel de formation dédié aux 30 mn“ qui sera “complété par des journées en académie à destination des inspecteurs et des conseillers pédagogiques“. Une action “conjuguée et articulée entre le national et l’académique“ selon le dossier de presse.

Pour le recteur de l'académie de Créteil, qui est revenu sur l'historique du dispositif conçu à cet endroit, le but est “que même les enseignants qui n'ont pas d'appétence pour le sport puissent quand même le faire“, avec la conception de scénarios dans lesquels on ne se déplace pas, il n'y a pas beaucoup de matériel (10 000 kits ont néanmoins été distribués l'an dernier aux écoles, ndlr), et où l'on fait participer tout le monde. Daniel Auverlot explique que l'année dernière la moitié des écoles étaient dans l'expérimentation des 30' d'APQ, et que cela c'est beaucoup étendu même si on n'a pas un chiffre global. Il voudrait que les sportifs ambassadeurs puissent cibler certain.e.s. écoles où établissements, qui ne sont pas les plus favorisés, d'autant plus que semble apparaître une baisse du nombre de licenciés chez les filles entre la 6ème et la 3ème. Il indique d'ailleurs qu'une évaluation sera bientôt menée pour distinguer le rapport entre capacité physique, résultats scolaires et IPS.

A noter que le dispositif des 30' APQ devrait être étendu cette année aux établissements sociaux ou médico-sociaux (ESMS).

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