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Une majorité de Français ne croit pas que l'Ecole assure l'égalité des chances (enquête IFOP pour la fondation Kairos)

Paru dans Scolaire le mardi 23 mai 2023.

Ce sont les parents d'élèves scolarisés dans le 1er degré qui répondent le plus souvent "oui" à la question "diriez-vous qu’aujourd’hui chaque enfant bénéficie des mêmes chances de réussir sa scolarité et ses études indépendamment de son milieu social et économique d’origine ?', 47 % contre 40 pour les parents de collégiens et 37 % pour l'ensemble des Français. 58 % disent non. C'est l'un des enseignements d'une enquête IFOP pour la Fondation Kairos. Présidée par Xavier Darcos, celle-ci a pour missions de "soutenir financièrement des écoles indépendantes innovantes, transmettant la culture classique et le goût d’entreprendre, en s’engageant pour se rendre accessibles aux enfants de tous milieux sociaux", d'organiser "des conférences et séminaires (...) relatifs à la liberté d’enseignement" et de "financer des bourses permettant aux élèves d’origine modeste d’accéder aux écoles indépendantes de leur choix".

Interrogée par ToutEduc, Anne Coffinier sa fondatrice explique que celle-ci, pour répondre à ses missions intellectuelles et sociales, avait besoin de "savoir ce que veulent les gens", jusqu'à quel point la société française est soucieuse de voir changer le système scolaire et adhère à un idéal méritocratique, d'où le recours à l'IFOP. Les résultats de l'enquête étaient présentés hier 22 mai à l'Institut de France : les hommes pensent plus souvent que les femmes que l'Ecole assure l'égalité des chances, les catégories populaires plus que les catégories supérieures, les électeurs d'E. Macron ou de Marine Le Pen plus que ceux de Jean-Luc Mélenchon.

56 % des Français estiment que "l’Etat a la capacité de faire progresser l'égalité des chances". Jérôme Fourquet, qui présentait l'étude, rappelle le contexte : les trois quarts des Français considèrent que les services publics, notamment l'Hôpital et l'Ecole, se dégradent. Il attribue de plus au mot d'ordre des 80 % au niveau bac une évolution des mentalités : "C'est compétition à tous les étages."

La question suivante portait sur "l'élément déterminant pour l'égalité des chances à l’école", et les réponses sont contrastées. Pour 40 % des Français,  il faudrait "permettre aux enfants d’être scolarisés dans un établissement public ou privé correspondant à leurs besoins éducatifs et à leurs choix propres, en prenant en charge sur fonds publics les coûts de scolarité correspondants", alors que 25 % répondent qu'il faudrait "scolariser tous les enfants dans un seul système scolaire unique et public" et 15 % "imposer des quotas contraignant les établissements publics et privés performants à prendre des élèves de différents niveaux et de différentes origines sociales". A noter que 20 % ne savent pas, que c'est surtout la "classe moyenne inférieure" qui est favorable à la gratuité du privé, c'est aussi le cas des électeurs d'Eric Zemmour.

A la même question posée différemment, 40 % des Français souhaitent "une réforme globale du ministère de l’Education nationale", 20 % veulent "davantage d’autonomie pour les écoles publiques" couplée à une "évaluation régulière de leurs résultats et la publication de ces évaluations", 20 % "le développement d’écoles publiques ou privées autonomes, qui seraient évaluées par un organisme indépendant sur la base d’un cahier des charges strict fixé par l’Etat, et qui seraient financées sur fonds publics au regard des résultats obtenus par les élèves", une solution qui intéresse davantage les parents d'enfants scolarisés dans le privé (27 %) que dans le public (13 %). 22 % ne savent pas.

Anne Coffinier, au vu de ces résultats, dénonce l'hypocrisie d'un discours favorable à l'école publique qui assurerait l'égalité des chances alors que six Français sur dix n'y croient pas, que seul un quart d'entre eux se prononce pour un système scolaire unique et que bien des enseignants du public scolarisent leurs enfants dans le privé, y compris le ministre. Elle évoque toutefois une difficulté à laquelle est confrontée la fondation, récompenser des écoles innovantes mais qui se donnent pour mission de transmettre la culture classique. Les deux ne vont pas toujours ensemble.

Le sondage ici

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