Démographie : l'INSEE prévoit une chute des effectifs scolaires en Normandie dans les 50 prochaines années
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Orientation le mercredi 12 avril 2023.
La population normande devrait fortement diminuer d'ici à 2070, d'après les estimations de l'INSEE qui a évalué la trajectoire démographique spécifique de la jeunesse sur le territoire. L’Institut national de la statistique et des études économiques entrevoit en effet une “baisse importante“ du nombre de jeunes de 3 à 18 ans, qui passeraient de 661 000 en 2018 à 439 000 en 2070, soit 34 % en moins (versus 18 % en moyenne pour la France métropolitaine).
L'INSEE considère d'ailleurs que “de nombreux enjeux découlent de ces évolutions démographiques, qu’il s’agisse de la gestion des établissements et des personnels qui les entretiennent, des équipes pédagogiques intervenant auprès des élèves ou encore de l’impact sur les transports scolaires ou sur les associations à destination de ces jeunes.“
Selon les prévisions, cette diminution se décompose en trois temps, une forte baisse (2018-2040), une stabilisation (2040-50) avant une nouvelle baisse plus modérée (2050-70). On notera que durant la première période, le nombre de jeunes de 3 à 18 ans devrait diminuer de 6 700 en moyenne par an (-1,1 % par an), résultat “de la diminution des naissances intervenue en Normandie au cours de la décennie 2010.“
Et si les tendances démographiques récentes se poursuivent, ajoute l'institut, “la baisse du nombre de jeunes scolarisables, couplée à la hausse du nombre de seniors, provoquerait une modification importante de la structure par âge de la population normande". Ainsi, “la part de jeunes dans la population régionale devrait continuer de baisser et pourrait être divisée par deux en un siècle (15 % en 2070 contre 30 % en 1968)“.
Déjà, d’ici 2030 la Normandie pourrait déjà perdre près de 93 000 jeunes en âge d’être scolarisés. Ceux-ci représenteraient 17 % de l’ensemble de la population, et même 15 % en 2070 (contre 20 % en 2018).
Par tranche d'âge, serait constaté une baisse de près de 34 % (vs -20 % pour la France métropolitaine) des 3-5 ans résidant en Normandie entre 2018 et 2070. Leur nombre passerait de 115 900 à 77 000. Et “l'essentiel de cette évolution régionale interviendrait d’ici 2030 avec une chute de près de 20 % à cet horizon“, soit 22 800 enfants à scolariser en pré-élémentaire en moins, précise l'institut.
Les jeunes de 6 à 10 ans seraient les plus affectés par la baisse de ses effectifs d’ici à 2070, “en volume (-75 000 enfants) comme en proportion (-36 %, contre -22 % pour la France métropolitaine)“. Les collégiens, âgés de 11 à 14 ans dont le nombre s’élevait à 167 300 personnes en 2018, pourraient voir leurs effectifs diminuer d’un tiers d’ici 2070 (soit de 55 600 jeunes), près de deux fois plus qu’en France métropolitaine (-17 %).
Chez les lycéens normands, la baisse du nombre de jeunes “ne devrait être significative qu’à partir de 2030“ et devrait “essentiellement intervenir au cours de la période 2030-2040“. Le nombre potentiel de 15-18 ans “ne diminuerait que de 5 % entre 2018 et 2030, avant une accélération lors de la décennie suivante (-20 %)“, tandis qu' “entre 2030 et 2040, la baisse moyenne de 2 % par an pourrait conduire à une diminution de 3 000 lycéens potentiels chaque année“. Ensuite, “une relative stabilité devrait être observée jusqu’en 2060, avant que ne débute une nouvelle diminution, moins marquée toutefois.“
L'INSEE estime enfin que cette trajectoire “serait plus marquée dans les départements plus ruraux, comme l’Eure, l’Orne et la Manche, avec une baisse du nombre de jeunes comprise entre 40 et 42 % à l’horizon 2070.“ En revanche, l'institut entrevoit une diminution “plus modérée“ dans les départements “plus urbanisés“ que sont le Calvados et la Seine-Maritime (30 % environ), mais qui “resterait très supérieure à celle de la France métropolitaine dans son ensemble (-18 %)“. De même, “les trois temps d’inflexion se retrouveraient également pour chaque département, avec une première forte baisse d’ici 2040 suivie d’une période de stabilité de 10 ans, et avant une nouvelle baisse significative entre 2050 et 2070.“
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