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Médecines scolaire et de prévention : Sud Education et le SE-UNSA tirent la sonnette d'alarme face au manque de personnels

Paru dans Scolaire le jeudi 19 janvier 2023.

Médecine scolaire

“On est très loin des 5 000 élèves (par médecin, ndlr) préconisés par le ministère“, déclare le SE-UNSA dans un communiqué relayé le 16 janvier à propos du nombre de médecins scolaire requis en proportion.

Le syndicat des enseignants du 1er et 2nd degré compte 44 % de postes vacants dans la médecine scolaire, avec en moyenne un médecin scolaire pour 16 686 élèves, quand Sud Education évoque plus précisément les cas de l’Académie de Clermont-Ferrand (un médecin pour 10 000 élèves) et la Seine-Saint-Denis (un pour 12 000 élèves). Une situation hétérogène en fonction des territoires, certains départements n’ayant pas de médecin tandis que la patientèle peut dépasser les 30 000 élèves dans certains cas. En conséquence, alors que la visite médicale à 6 et 12 ans est obligatoire pour chaque enfant, 18 % des élèves seulement avaient vu un médecin scolaire en 2018.

Pour le SE-UNSA, les élèves seraient filtrés par les enseignant.e.s de maternelle, puis par les infirmièr.es de l’éducation nationale (si il y en a) qui, “puisqu’ils.elles en ont l’expertise, repèrent les élèves qui ont besoin de rencontrer un médecin scolaire“.

Ainsi, les enfants sont privés d'un temps “protégé et sacré“, destiné à “s’exprimer et se livrer“, entraînant parfois des cas de violences familiales ignorés, tout comme sont laissés pour compte des “hauts potentiels, souvent en difficulté mais pas assez pour être signalés“. La situation conduit aussi à l'envolée du nombre de cas de harcèlement scolaire.

Malgré le “rôle primordial dans la détection des handicaps, dans le suivi des élèves, dans la lutte contre le décrochage scolaire et dans la prévention des comportements dangereux“ des médecins scolaires, Sud Education déclare de son côté que “la visite médicale à 6 ans n'est pas effective, et encore moins en REP/REP+“.

L'organisation syndicale estime que faute de candidat.es, en particulier dans les zones les plus pauvres, les postes médico-sociaux ouverts aux concours ne sont pas pourvus car “les conditions de travail et les conditions salariales sont encore moins favorables dans l’Éducation nationale qu’à l’hôpital ou le privé pour ces professionnels.“

“Cela va au-delà d’un manque d’attractivité, pour ces médecins dont les perceptives d’évolution sont nulles“, constate au final le SE-UNSA.

Selon le rapport du jury 2022, 54 postes de médecin scolaire étaient mis au concours, 23 candidats "ont adressé une demande à concourir", tous ont été admissibles, 19 étaient présents à l'oral et 16 admis. En 2021, 52 postes étaient mis au concours, 28 avaient été pourvus.

Médecine préventive

C'est un “service en voie d'extinction“ que décrit également le SE-UNSA au sujet de la médecine du travail, autre victime du “manque d’attractivité“ des métiers de l'éducation. L'organisation syndicale indique que les médecins de prévention n’étaient plus que 65 pour 1 052 419 de personnels en 2021, un nombre en “constante diminution“.

Ils ont la charge de 18 465 personnels chacun, contre 1 100 patients en moyenne pour un médecin traitant. “Autant dire qu’il n’y a pas d’accès à la médecine du travail dans l’Éducation nationale“, considère d'ailleurs Sud Education qui évoque la nécessité de recruter “au moins 400 médecins à temps plein“ pour combler un manque de 85 % des effectifs. Surtout, l'organisation syndicale assure que “l'employeur ne respecte pas ses obligations en la matière“, raison pour laquelle a été obtenue “la condamnation des rectorats aux tribunaux administratifs de Nantes et Créteil le contraignant à permettre aux personnels concernés d’avoir accès à une visite médicale ou le forcer à recruter un.e médecin du travail“.

Est par ailleurs constaté que 24 académies sur 30 disposent d’un.e médecin du travail, et que 33 031 visites médicales ont été effectuées en 2021. Parmi celles-ci, 4 456 visites concernaient la souffrance au travail, et 137 visites une alerte suicidaire (85 en 2020, 119 en 2019).

Le SE-UNSA salue le “travail titanesque des équipes pluridisciplinaires de médecine préventive“ : “la considération, la valorisation et le respect de nos métiers passent aussi par des ressources humaines dignes de ce nom“. De même, sans politique de recrutement ambitieuse, la médecine scolaire et la médecine du travail dans l’Éducation nationale “continueront à dysfonctionner largement, ce qui pose un problème de santé publique à l’échelle du pays entier, pour plus de douze millions d’élèves et 1 052 419 personnels“, conclut Sud Education.

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