Les collégiens sont heureux, bien que les violences et les situations de harcèlement persistent (DEPP)
Paru dans Scolaire le mardi 07 mars 2023.
"Les collégiens ont une opinion sur le climat scolaire majoritairement positive", estime la DEPP qui publie sur le sujet deux notes d'information dont les tonalités sont assez différentes. Selon le service statistique de l'Education nationale, "93 % des élèves se sentent plutôt bien ou tout à fait bien dans leur collège", et presque autant (91 %) dans leur classe.
Toutefois, le harcèlement perdure et la proportion de ceux qui trouvent que le climat scolaire est mauvais ou très mauvais (6,3 %) a augmenté, elle était de 4,9 % en 2017. L'enquête, qui date du printemps de l'année dernière, permet en effet la comparaison avec les éditions 2017 et 2013.
Les élèves, surtout les filles, déclarent un peu moins souvent avoir beaucoup d'ami.e.s. Mais à plus de 80 %, les collégiens déclarent "qu’il y a une bonne ambiance entre les élèves, de même qu’entre les élèves et les professeurs". Ils trouvent "que les bâtiments du collège sont agréables", ils sont même 90 % qui estiment qu'on apprend bien dans leur collège. 76 % trouvent le contenu de l’apprentissage intéressant (79 % en REP+). 84 % jugent que les notes sont justes. Neuf élèves sur dix estiment être aidés par les professeurs en cas de besoin. Ils se sentent en sécurité à l’intérieur du collège, un peu moins aux alentours de l'établissement. Autre fait notable, la moitié des élèves déclare avoir été punie au moins une fois dans l’année, contre les deux tiers en 2013 et 2017.
Si les collégiens scolarisés en REP+ ont une meilleure opinion des enseignants que les autres collégiens, ils sont moins nombreux à juger positivement le climat scolaire, 63 % contre 78 % des collégiens scolarisés dans une commune rurale et 73 % de ceux qui le sont dans une commune urbaine hors éducation prioritaire.
Malgré ces données positives, la DEPP note que 46 % des élèves déclarent avoir été victimes d’au moins une forme de violence de façon répétée durant l’année scolaire, et 7,1 % (4,4 % en 2017) des filles et 6,3 % des garçons sont dans une situation de forte multivictimation répétée, "qui peut s’apparenter à du harcèlement". Les atteintes les plus fréquentes sont les vols de fournitures scolaires (54 % des collégiens), les surnoms désagréables (44 %), les insultes (43 %) et les mises à l’écart (43 %). 6 % des collégiens déclarent avoir été victimes de caresses forcées et 3 % de baisers forcés. De même, 4 % des collégiens déclarent avoir été blessés par arme ou avec un objet dangereux. 10 % des filles ont subi des insultes à caractère sexiste, 4 % des collégiens "des insultes par rapport à leur origine ou la couleur de leur peau et 0,1 % par rapport à leur religion". Les vols, le racket et les menaces sont plus fréquents en REP+.
Les cyberviolences ont touché "au moins une fois" dans l'année scolaire 28 % des collégiens, 20 % de manière répétée. "Il s’agit très souvent d’une insulte, une injure, une moquerie, un surnom ou une humiliation via les outils numériques. "La diffusion de photos, films ou de rumeurs via internet fait également partie des cyberviolences les plus fréquentes", viennent ensuite les usurpations d’identité, le visionnage contre son gré d’images ou de vidéos à caractère sexuel, les menaces par téléphone ou internet, le happy slapping et le racket par téléphone ou internet. La diffusion de rumeurs, photos ou films humiliants sur internet touche 10 % des filles.
La DEPP signale encore que 37 % des parents d'enfants en situation de multivictimation répétée "se sont déplacés au collège et 12 % se sont rendus dans un commissariat ou une gendarmerie. Les interventions des parents conduisent bien souvent à une amélioration de la situation selon les élèves."
La note "93 % des élèves déclarent se sentir bien ou tout à fait bien dans leur collège" ici, la note"6,7 % des collégiens déclarent cinq violences ou plus de façon répétée" ici