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Comment l'école a permis à des enfants de l'immigration de réussir, et à quel prix (Théâtre)

Paru dans Scolaire, Culture le vendredi 24 mars 2023.

Comment ne pas se laisser écraser par ce qui nous détermine ? Samira avait 7 ans quand elle est arrivée en France, en 1970, dans le cadre du regroupement familial. Elle venait de Mostaganem, une ville de couleurs, et elle s'est retrouvée "dans la grisaille" et le béton d'une banlieue. Des années plus tard, elle a répondu positivement à Stéphane Beaud qui enquêtait sur les parcours de réussite des enfants de l'immigration et qui a publié en 2020 "La France des Belhoumi. Portraits de famille (1977-2017)".

Dominique Lurcel, comédien, responsable de la compagnie "Passeurs de mémoire" a vu le potentiel dramatique du dialogue entre le sociologue et l'aînée de cette fratrie de huit enfants, il a pris le script de leurs entretiens, l'a réduit à 1h30 et le joue, lui dans le rôle du chercheur qui veut comprendre cet itinéraire et Nadia Larbiouene dans le rôle de Samira. Le dispositif scénique est réduit au minimum, une table, deux chaises et deux personnes qui se parlent. Hier 23 mars, ToutEduc a assisté à une représentation à l'Institut du monde arabe, devant plusieurs centaines de lycéens amenés le plus souvent par leurs professeurs de Sciences économiques et sociales. Ils ont été confrontés au récit de toutes les difficultés auxquelles "Samira" (un nom d'emprunt pour préserver son anonymat) a été confrontée enfant, toutes les petites ruses déployées pour de grands combats, apprendre à lire dans une langue qu'elle ne connaissait pas, avec le soutien d'une enseignante dont elle garde le souvenir ému, convaincre son père d'accepter qu'elle aille au lycée, avec l'aide de son professeur de français de troisième qui a su trouver les mots, passer son bac alors qu'elle ne pouvait se mettre à ses devoirs que tard dans la nuit, après avoir fait la cuisine, donné à manger, couché ses frères et soeurs, et que nul dans sa classe, peuplée de "jeunes bourges" ni parmi ses enseignants ne pouvait imaginer dans quelles conditions elle travaillait... "Je me sentais tellement vulnérable, on ne me laissait rien passer." Elle est aujourd'hui directrice d'un IFSI (institut de formation en soins infirmiers).

La photo : Nadia Larbiouene et Stéphane Beaud débattant avec les lycéens après le spectacle

Le site de "Passeports pour la liberté" ici

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