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La part des dépenses publiques d'éducation serait structurellement plus faible en France en raison du “poids plus élevé des dépenses publiques de santé et de protection sociale“ (DEPP)

Paru dans Scolaire le mardi 25 avril 2023.

En 2019, l'effort consenti par la France en termes d'éducation au regard de sa richesse nationale était de 5,2 %, indique la DEPP dans sa dernière note faisant état des plus récentes données en comparaisons internationales.

Valérie Liogier du service statistique de l'Education nationale constate qu'elle se situe au-dessus de la moyenne des 36 pays “répondants“ de l'OCDE (4,9 % du PIB), avec un taux de dépenses d’éducation supérieur à ceux observés en Italie, Allemagne et Espagne (entre 3,8 % et 4,3 %). L'effort est cependant plus élevé aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Norvège (de 6 % à 6,6 %).

Autre élément de comparaison, le financement public d'éducation (ou financement final après affectation des bourses d’études au budget des familles). Il assure en moyenne 83 % des moyens alloués aux établissements scolaires et supérieurs des pays de l’OCDE. C’est dans les pays d’Europe du Nord que sa part est la plus importante (plus de 95 %), tandis qu'elle est de 86 % France.

Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, la part du financement public diminue quand le niveau d’études augmente, allant de 90 % en moyenne dans l’enseignement scolaire à seulement 66 % dans le supérieur. Inversement, la contribution des familles se renforce avec le niveau d’études (7 % dans le scolaire et 22 % dans le supérieur). Néanmoins, si le financement privé est nettement majoritaire au Royaume-Uni ou aux États-Unis, en France comme en Allemagne le financement public reste élevé dans le supérieur (75 %).

L’importance du financement public alloué à l’éducation peut aussi se mesurer en le rapportant à l’ensemble des dépenses publiques (concept de financeur initial). Si les dépenses publiques d’éducation représentent 10,6 % des dépenses publiques dans les pays de l’OCDE (moyenne non pondérée), en France la part est moindre (8,5 %), comparable à celle de l’Espagne (8,6 %) mais inférieure à celle de l’Allemagne (9,2 %). Elle dépasse 11,7 % aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Norvège. Ces résultats, précise la DEPP, sont liés à la structure des dépenses publiques de chaque pays, avec notamment “un poids plus élevé en France des dépenses publiques de santé et de protection sociale“.

Cependant, “approcher l’effort d’un pays pour l’éducation via la part de son PIB ou de sa dépense publique consacrée à l’éducation ne rend pas parfaitement compte de son investissement“ ajoute Valérie Liogier, la population bénéficiaire (les élèves et étudiants) étant très différente selon les pays. Par exemple, la France et l’Irlande sont les seuls pays de l’Union européenne à avoir au moins 30 % de leur population totale âgée de moins de 25 ans en 2021, contre moins de 25 % en Allemagne, Espagne et Italie. C'est pourquoi une autre approche pour comparer les dépenses d’éducation est de considérer les dépenses moyennes par élève qui tiennent compte des effectifs d’élèves de chaque pays à partir de l’élémentaire. A ce titre, on note que le nombre d’élèves ou d’étudiants en équivalent temps plein est similaire entre la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni en 2019, mais qu'ils sont beaucoup moins nombreux en Espagne ou Italie.

Ainsi, le coût par élève tous niveaux confondus en France est supérieur à la moyenne OCDE : 13 050 $ PPA contre 11 990 $ PPA. Pourtant “les disparités entre les pays sont très fortes“, par exemple le coût d’un élève allemand est supérieur de 12 % à celui d’un élève français, quand en Norvège les dépenses par élève sont importantes à tous les niveaux d’études, et les effectifs d’élèves près de dix fois moindres qu’en France.

En 2019, dans l’enseignement élémentaire, les dépenses d’éducation par élève en France sont nettement inférieures à la moyenne OCDE (9 310 $ PPA contre 9 920) et sont supérieures à celles de l’Espagne (8 580). L’Allemagne est au-dessus de la moyenne (10 620) comme le Royaume-Uni, les États-Unis et la Norvège (plus de 11 900 $ PPA). Dans le secondaire en France “le rapport s'inverse“, le niveau de dépenses par élève “atteint 13 480 $ PPA et se situe bien au-dessus de la moyenne OCDE (11 400)“. Il est plus important dans le second cycle du secondaire (15 720 contre 11 710 en moyenne OCDE).

Pour expliquer les différences de dépense d'éducation entre pays, La DEPP évoque le coût salarial des enseignants qui dépend en premier lieu des salaires, mais auquel s'ajoutent d’autres éléments comme la taille des classes, le temps d’instruction ou d’enseignement. D’autres facteurs sont encore signalés, comme le financement des services auxiliaires (tels que transports scolaires, restauration, hébergement). Dans l’enseignement scolaire, leur part dans les dépenses d’éducation est “particulièrement élevée“ en France, représentant 12,2 % des dépenses par élève contre 5,6 % en moyenne dans les pays de l’OCDE.

Plus globalement, sur l’ensemble de l’enseignement scolaire (hors préélémentaire), la dépense annuelle moyenne par élève a augmenté en France de + 0,6 % par an entre 2012 et 2019, à un rythme légèrement plus soutenu que les effectifs (+ 0,4 %). En moyenne dans les pays OCDE, les effectifs d’élèves sont restés relativement stables alors que les dépenses ont augmenté de 2,1 %. En France, c'est dans l’enseignement élémentaire que l'augmentation a été davantage marquée, avec + 1,7 % en moyenne annuelle sur la période 2012-2019. En effet, les dépenses ont progressé à un rythme beaucoup plus important que celui des effectifs d’élèves, en lien avec la priorité accordée au primaire depuis 2017 (2,0 % vs 0,3 %).

La note ici

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