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Les 18-24 ans, tranche d’âge “la plus touchée par la pauvreté monétaire“ (DREES)

Paru dans Scolaire le lundi 13 février 2023.

“En 2014, en France, le niveau de vie médian des 18-24 ans est estimé à 16 183 euros par an et 1 400 000 jeunes vivent sous le seuil de pauvreté“, calcule la DREES dans une étude multidimensionnelle de la pauvreté, qui détaille selon une “nouvelle approche“ leur niveau de vie, tout en interrogeant leurs conditions de vie ainsi que leur perception de la situation vécue.

Alors que le niveau de vie médian de la population est de 20 150 euros, le service statistique du ministère de la santé estime ainsi le taux de pauvreté monétaire des 18-24 ans à 26 %, faisant des jeunes adultes “la population la plus touchée par la pauvreté monétaire, devant les mineurs“.

Une pauvreté monétaire très hétérogène

Parmi les 18-24 ans, sont distingués les jeunes qui disposent d’un logement autonome (43 %, appelés décohabitants) de ceux qui résident exclusivement chez leurs parents (les cohabitants, 57 %). Le taux de pauvreté monétaire de l’ensemble des cohabitants de France métropolitaine est de 18 %, tandis qu’il est de 34 % pour les décohabitants.

“Particulièrement précaires“, au sein de ce dernier groupe les étudiants “font face à de faibles ressources propres et à une forte dépendance aux aides familiales“ (40 % de ces jeunes sont en situation de pauvreté monétaire, soit 540 000 étudiants), et les jeunes sortis d’études et sans emploi “disposent de peu d’aides sociales et de revenus d’activité inconstants durant l’année“ (55 % sont en situation de pauvreté monétaire).

Les jeunes qui résident toute l’année chez leurs parents sont eux moins pauvres que ceux qui disposent d’un logement autonome, mais ils ont également un niveau de vie médian plus faible (19 200 euros pour les étudiants, 18 100 euros pour les jeunes sortis d’étude) que le niveau de vie médian de l’ensemble de la population. Et de l’ensemble des jeunes, ce sont les cohabitants en emploi qui bénéficient du niveau de vie le plus élevé.

En revanche les NEET cohabitants “ont des taux de pauvreté bien plus élevés que les autres“ (environ 31 %), et “l’effet globalement réducteur de l’exposition à la pauvreté monétaire lorsque le jeune est cohabitant est à nuancer selon les caractéristiques familiales du ménage“ (par exemple s'il s'agit de familles nobreuses, si les parents sont de milieu modeste ou séparés).

Conditions de vie

24 % des étudiants sont déclarés pauvres en conditions de vie, contre 21 % des jeunes en emploi, poursuit l'étude de la DREES, qui précise : “Alors que les étudiants sont nettement plus souvent en situation de pauvreté monétaire que les jeunes en emploi, ils sont quasiment autant confrontés à des privations matérielles ou sociales“. Au total, ce sont quatre jeunes sur dix qui se trouvent dans au moins une situation de pauvreté monétaire et/ou de pauvreté en conditions de vie.

En outre, le taux de pauvreté en conditions de vie est de 20 % pour les cohabitants contre 33 % chez les décohabitants. Ces derniers semblent en effet “davantage confrontés à de multiples privations qui les empêchent d’atteindre un bien-être standard, tandis que les jeunes résidant chez leurs parents bénéficient des équipements et de la consommation de leurs parents, réduisant le risque de privations“.

Perception

En termes de perception de la pauvreté, la vulnérabilité telle que mesurée fait apparaître d'autres contrastes. Globalement, “22 % des jeunes adultes considèrent que, financièrement, ils y arrivent difficilement ou qu’ils ne peuvent pas y arriver sans faire de dettes“ et au contraire des approches monétaire et en conditions de vie, il y a “peu de différences entre les jeunes cohabitants et décohabitants“ (23 % et 21 % déclarent une fragilité économique).

Pour les jeunes qui sont sortis d’études, “la perception des difficultés financières et le sentiment de privation s’accentuent“, avec 43 % d'entre eux qui déclarent avoir des problèmes financiers, quand ils sont 39 % à être pauvres en conditions de vie. A contrario, les étudiants “sont moins nombreux à déclarer des difficultés financières alors même qu’ils se trouvent en situation de pauvreté monétaire“, ils ont tendance “à relativiser les difficultés liées à leur situation économique, en la percevant comme transitoire et en comptant sur le soutien parental en cas de fracture dans leur parcours“.

C'est donc selon la situation professionnelle que varie, selon la DREES, la perception des difficultés financières, “signe que les perspectives d’avenir et le soutien des parents peuvent déterminer la façon dont les jeunes acceptent leurs conditions de vie“.

L'étude ici

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