Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

CNR Education : légitimer des projets, y compris de petites initiatives, sans rechercher l'originalité (DGESCO)

Paru dans Scolaire le vendredi 17 mars 2023.

Lecture, mathématiques, inclusion, orientation.... Le ministère de l'Education nationale avait le souci, ce 17 mars, de présenter à la presse la diversité de projets élaborés dans le cadre du "CNR Notre école, faisons-la ensemble" et 16 d'entre eux s'exposaient "rue de Grenelle". Interrogés par ToutEduc sur leur sélection, les représentants de la DGESCO disent ne pas avoir eu d'autres critères que de représenter l'ensemble des académies, et ne pas avoir cherché nécessairement l'originalité. "Certains de ces projets sont très modestes, nous avons le souci d'accompagner de petites initiatives, d'engager les enseignants à arrêter de s'autocensurer, à aller plus loin, à sortir de la culture fermée de l'établissement, il s'agit de leur donner à la fois un coup de pouce et une impulsion."

Une enseignante de l'école de la Gare à Montferrand-le-Chateau (Doubs) prépare avec des élèves de cycle 2 une comédie musicale inspirée de leurs réactions à la lecture d'albums jeunesse, l'école ne revendique pas une grande originalité, mais la reconnaissance par l'institution de la valeur de son projet lui permet d'être assurée d' "être au bon endroit". "Cela nous donne un élan, nous allons pouvoir nous inscrire dans une logique pluri-annuelle, envisager des échanges avec d'autres écoles et avec le collège...". Les 3 000 € demandés pour financer l'enregistrement des élèves (qui joueront "en play back") ne sont qu'un élément du processus.

ToutEduc a également rencontré l'équipe de la communauté de communes de Xaintrie Val'Dordogne, un territoire rural qui regroupe 13 écoles qui ont déposé chacune un projet. "Chacune a conservé son identité, à Argentat, en maternelle, nous développons l'anglais à l'occasion des petits déjeuners, et nous avons demandé une formation spécifique. En élémentaire, nous travaillons sur la méthode Narramus pour améliorer la compréhension des textes lus, nous sommes moins dépendants de la mairie pour le financement, nous sortons de nos habitudes et de nos cadres contraints."

A Mulhouse, une ville qui connaît un problème spécifique avec des élèves perturbateurs au collège, une réflexion est lancée avec l'association "Orthophonie et prévention en Alsace" pour identifier dès qu'ils arrivent à l'école maternelle les enfants qui ont des difficulté de communication, donner aux enseignants et aux parents des conseils et réduire les délais de prise en charge quand c'est nécessaire. La démarche existait déjà, mais "elle était embryonnaire, ponctuelle, nous allons pouvoir la mettre en place de manière systématique". 

Le CDI du collège Denfert-Rochereau à Auxerre va pouvoir organiser "un coin de bien-être". Des élèves qui sont arrivés en 6ème avec des difficultés de lecture ont choisi chacun un album qu'ils viennent lire dès qu'ils ont un moment, et dont ils vont parler avec les personnels âgées de l'EHPAD voisin.

A Beauvais, une enseignante a adopté, pour ses élèves de CM1 et CM2 qui ont du mal avec les fractions, la méthode "l'atelier des potions" proposée par l'association "Plaisir Maths" (ici) : "Je souhaite dire à mes collègues, arrêtez de vous arracher les cheveux, cet enseignement est difficile mais il y a une solution ludique et efficace." Le financement CNR sera de l'ordre de 40 €/ élève pour l'achat du jeu.

Le lycée professionnel Arthur Rimbaud (Garges-les-Gonesses) a créé une "bacbox" de podcasts qui concrétisent et donnent un prolongement aux partenariats avec les entreprises. Avec un IPS parmi les plus bas de métropole, il cherche ainsi à améliorer l'insertion professionnelle de ses élèves.

Le projet "Ridisi" de l'école de Saint-Jacques-de-la-lande (Ille-et-Vilaine) est certainement le plus original de ceux qui étaient exposés dans les locaux du ministère. Deux enseignants de CP ont eu, pour faciliter l'apprentissage de la lecture, l'idée d'associer une petite icône aux phonèmes mal connus, par exemple une petite poule au-dessus du p. Quand l'élève a bien repéré le /p/, il n'a plus besoin de l'icône "poule". Un programme informatique gère, pour chaque enfant en fonction de son degré d'avancement, la présence ou l'effacement des icônes. Tous les élèves lisent donc le même texte, qui leur est distribué au sortir de l'imprimante, mais avec plus ou moins d'aides au déchiffrage. Le programme, développé avec une société d'informatique est actuellement utilisé dans 350 classes, y compris en Belgique, Suisse, Canada, Liban, Maroc et dans des lycées français à l'étranger (la licence est vendue 39 €, le coût du développement informatique estimé 160 000€).

Selon les calculs de la DGESCO, quelque 15 000 des quelque 60 000 écoles, collèges, lycées (publics et privés sous contrat) ont manifesté leur intérêt pour la démarche, plus de 2 700 projets ont été déposés, dont 600 inter-établissements, 430 ont été validés et quelque 5 M€ décaissés. 22 % des projets émanent de l'éducation prioritaire, ce qui correspond au pourcentage d'écoles et établissements en REP et REP+. "Il n'y a pas de sociologie du CNR, les projets viennent de tous types d'écoles ou établissements", commente l'administration. 55 % sont le fait d'écoles primaires, 30 % de collèges, 15 % de lycées.

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →