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Le CRPE à bac + 3 ? Pap Ndiaye à l'Assemblée nationale évoque aussi Affelnet, Parcoursup, les écoles rurales...

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 05 avril 2023.

Pap Ndiaye était entendu, hier 4 avril, par la Commission des affaires culturelles et de l'éducation et c'était l'occasion pour le ministre de l'Education nationale de confirmer ses orientations. Sur un certain nombre de points toutefois, il a précisé ses positions, notamment en ce qui concerne le recrutement des professeurs des écoles.

Sur cette question, il a dit travailler à une réforme. Les professeurs des écoles seraient recrutés à bac+3, et bénéficieraient ensuite de deux années de formation, essentiellement, mais pas uniquement tournée vers la professionnalisation. Ils seraient rémunérés durant ces deux années. En ce qui concerne les compétences des futurs PE dans les domaines scientifiques, il souligne que 60 % d'entre eux ont un "bac S".

Evaluations. Elles seront étendues au CM1 et en classe de 4ème, et concerneront désormais les élèves de CP, CE1, CM1, 6ème, 4ème et Seconde.

Le ministre rappelle que sur les quelque 59 000 demandes d'instruction en famille, 53 000 ont reçu une réponse positive, mais que c'est évidemment "le titre 4" (pour raisons pédagogiques, ndlr) qui est "le plus discuté". Il reconnaît "des variations selon les académies" et annonce, "pour plus de justice", un séminaire le 9 mai prochain avec les référents académiques et départementaux chargés du suivi de cette question.

Langues régionales. L'enseignement bilingue ne se fait pas "au détriment de l'enseignement du français", "particulièrement pour les enfants qui ne parlent pas français quand ils entrent à l'école, affirme le ministre qui se souvient de son passage à La Réunion et, ajoute-t-il, "c'est encore plus vrai en Guyane où c'est le cas de trois enfants sur quatre". En ce qui concerne le breton, il évoque un PPPE (parcours préparatoire au professorat des écoles) "tout à fait intéressant" à Brest.

Interrogé sur les aides à la restauration scolaire pour les établissements privés sous contrat, le ministre n'envisage pas d'évolution réglementaire", mais commente : "libre aux collectivités (de les) abonder". 

Pacte. Pap Ndiaye est amené à évoquer l'architecture du "pacte". Constitué "en briques", le dispositif est caractérisé par sa "souplesse". Dans le 2nd degré, il permet notamment de “répondre aux 15 millions d'heures perdues“ et ainsi de pallier les absences de courte durée, tandis que les enseignants du 1er degré pourront intervenir en soutien aux élèves de 6ème, "devoirs faits" impliquant des enseignants du 1er comme du 2nd degré".

Le ministre fait valoir que “la priorité budgétaire c'est d'augmenter l'attractivité“, et qu'ainsi cette part de revalorisation (jusqu'à 10 % du salaire en moyennne) fait partie des outils “pour susciter des vocations“. L'attractivité ne passe pas uniquement par le salaire, mais concerne aussi le déroulement des carrières, avec des jeunes (dont les néo-titulaires) qui “veulent pouvoir changer“, c'est pourquoi “il faut repenser la question des RH de proximité, il faut des portes d'entrée et de sortie“ dans le métier.

Parcoursup et 3ème trimestre de terminale. "Les élèves seront-ils suffisamment motivés" pour venir en cours après les épreuves de spécialité ? "nous allons le voir". Et si le ministre compare ParcourSup aux situations antérieures, la loterie du tirage au sort ou la course pour aller s'inscrire dans tel établissement, il n'est pas "tout à fait satisfait" de la situation, "il y a des progrès à faire", notamment du fait d'importantes variations entre les lycées. 

Le ministre reconnaît que "nous ne sommes pas au niveau" pour ce qui est de l'éducation à la sexualité, et que les enseignants "se plaignent" de ne pas trouver une documentation suffisante dans ce domaine. Une nouvelle enquête sera lancée "à la fin de l'année" pour "voir si nous avons progressé“.

Ruralité. Après avoir évoqué le développement des TER “sur le modèle des cités éducatives“, le ministre signale l'outil à déployer que sont les Regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI), dans le cadre de la baisse des effectifs scolaires, mais aussi car ils “font travailler ensemble écoles et collectivités“. Est proposé un bonus en termes de ressources humaines pour les collectivités qui s'engageront dans ces RPI, “de manière à encourager leur création“.

Le ministre déclare par ailleurs que 389 des fermetures de classes initialement prévues en ruralité n'auront finalement pas lieu, et “peut-être des ajustements à faire d'ici au mois de juin“.

Mixité sociale. Pap Ndiaye relie les questions de niveau et de mixité sociale et scolaire. Pour améliorer cette dernière, il prône le dialogue avec les collectivités : “on n'arrivera à rien si c'est le MEN, depuis la rue de Grenelle de manière verticale qui va s'adresser aux collectivités en disant c'est comme ça qu'il faut faire“. Il ajoute que celles-ci “ne payent pas simplement les murs et la cantine, ce sont des partenaires en matière de sectorisation, elles ont une connaissance fine des réalités locales“. Il entrevoit la possibilité d'actionner des leviers qui existent à l'échelle locale, citant par exemple la “réforme d'affelnet“ qui “peut se déployer dans des villes comparables“ (à Paris).

Afin de “soutenir l'ouverture sociale des établissements les plus favorisés“, l'autre partenariat se fait avec l'enseignement privé sous contrat qui est “tout a fait réceptif à ces demandes accrues“ du ministère en matière de mixité. Le ministre souhaite “avancer“ sur le sujet, “donner un élan“, mais il prévient qu'il n'y aura “pas de changement radical qui viendrait en quelques semaines tout bousculer“. Là encore, le ministre explique qu'il y a un “besoin de dialogue“ avec le privé sous contrat, afin d'éviter de “nous heurter à un mur qui bloquera tout pendant des décennies“.

La carte des académies ne sera pas revue en raison de la difficulté et de l'ampleur du travail que cela demanderait, cependant le ministre considère que les frontières académiques “ne doivent pas nécessairement être étanches“, et que le ministère s'engagera et apportera des propositions au département de Seine-Saint-Denis, qui demandait récemment son rattachement à l'académie de Paris.

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