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IVAL, taux de réussite.. des statistiques qui influent peu sur les établissements ?

Paru dans Scolaire le lundi 03 avril 2023.

Le lycée polyvalent Léonard de Vinci à Soissons, avec ses 37 hectares pour 750 élèves, impressionne par son étendue, surtout quand son proviseur évoque le green de golf destiné aux élèves qui ont choisi cette option. Ce qui détonne d'autant plus, c'est qu'aux côtés de cette discipline très élitiste, de grands bâtiments abritent les plateaux techniques des filières de bacs pros telles que “carrosserie“ ou “usinage“. 900 000 euros de matériel flambant neuf y ont d'ailleurs été récemment injectés.

Pourtant, Léonard de Vinci étant situé en quartier prioritaire, beaucoup d'élèves de milieux défavorisés y sont accueillis (16 % d'enfants de cadres et 43 % d'ouvriers, contre respectivement 32 % et 26 % en moyenne nationale), ce qui semblerait rebuter certains parents qui lui préfèreraient le lycée du centre-ville, malgré un climat décrit par les membres du personnel comme très paisible.

Alors que les différentes statistiques sur la réussite des établissements (taux brut des élèves ayant obtenu le baccalauréat, valeur ajoutée..) ont été publiées il y a quelques jours, Dominique Haraud explique à ToutEduc ne pas avoir d'attendu ni de pression en ce qui concerne la réussite des élèves qui passent le baccalauréat. Et pour Jean-Louis et Anthony, enseignants de Physique-Chimie depuis plus de 20 ans que ToutEduc a également rencontrés, ce qui fait les bons scores de l'établissement (94 % de réussite au baccalauréat GT, valeur ajoutée de -1 contre -9 en 2020, taux d'accès seconde-bac de +8) tient en de multiples petits éléments, par exemple l'importance d'avoir “des équipes stabilisées“, mais aussi la connaissance et le suivi des élèves, les vacances apprenantes, du soutien personnalisé.. Le lycée permet de se réorienter si l'élève ne se sent pas dans la bonne filière, et un groupe de prévention du décrochage scolaire (GPDS) a été mis en place.

L'accent est fortement mis sur le liaison avec le collège (notamment grâce à des projets 3ème-seconde comme Cap Sciences), soulignent-ils, car les élèves y prendraient la mauvaise habitude d'apprendre par cœur et sauraient difficilement gérer la liberté qu'offrent les heures de permanence au lycée. D'où l'importance de travailler “la méthode“ de travail notamment avec des AED référents qui incitent au travail personnel, et à une gestion des remplacements des absences courte durée (RCD) qui ont significativement diminué, selon le proviseur : “cela a porté ses fruits, plus particulièrement en bac pro, parce que les jeunes ne travaillent pas chez eux, donc le professeur qui prend un RCD donne un cours dans sa matière, ou il peut faire de l'entraînement, des révisions, de la méthodologie sans forcément prendre toute la classe, ça peut simplement être les élèves en fragilité sur certains points, ce qui offre des conditions de travail plus faciles et agréables“, assure-t-il.

En poste depuis 4 ans, le proviseur Dominique Haraud considère par ailleurs, alors que ce fut autrefois le cas, que les autres lycées ne sont pas des adversaires mais plutôt complémentaires : “on n'a pas le même établissement, la même philosophie ou manière de travailler mais pour autant on prépare au même diplôme“, estime-t-il, pointant davantage sa difficulté d'être visible sur des métiers professionnels que peu de parents connaissent vraiment, et d'avoir “tellement à prouver par rapport à ce qu'on a comme image“.

Pour lui la démarche est au final “assez facile“ : “moi je ne suis pas obligé de maintenir une position élitiste ou de tête de classe. Le but c'est de dire comment on apporte une valeur ajoutée, non pas statistique comme elle est présentée là (avec les IVAL, ndlr), mais sur l'avenir de l'élève. A la fin c'est toujours des élèves, mais ce ne sont pas des numéros.“ Et le résultat positif, c'est encore l'importante valeur ajoutée qui se voit sur le taux d'accès 2nde-terminale : “on garde nos élèves jusqu'au bout et c'est ça qui fait la différence.“

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