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La dixième édition du Festival du Film d’éducation marquée par son développement européen

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le lundi 06 octobre 2014.

La dixième édition du Festival du film d’éducation aura lieu à Evreux du 2 au 6 décembre 2014 et la programmation devrait en être annoncée dans quelques jours. Une cinquantaine de films y seront présenté sur les quelque 500 qui ont candidaté, un chiffre en nette augmentation (+25 %) par rapport à l'an dernier, ce qui témoigne de ses gains en notoriété. Au total, "plus de 15 cinématographies européennes seront présentes", selon le site des CEMEA qui en sont les organisateurs.

Christian Gautellier, directeur du festival * : Depuis l'année dernière, nous étendons en effet notre sélection au niveau européen, et international, mais nous avons toujours programmé des films venus d'autres aires culturelles, Amérique latine et extrême Orient notamment. C'est très important pour la qualité et la diversité de la sélection présentée à Evreux, et dans les éditions décentralisées du festival, puisque celui-ci trouve des prolongements, sous diverses formes, dans une vingtaine de régions, tout au long de l’année.

ToutEduc : Avant d'évoquer les régions, parlons des pays qui seront représentés à Evreux...

Christian Gautellier : Au-delà des films étrangers qui seront retenus, nous recevrons des délégations roumaine, polonaise, italienne, portugaise et espagnole... L'Espagne aura une "carte blanche" dans le programme. Nous nous appuyons sur le réseau des CEMEA à l'international, mais aussi sur des ONG dont nous partageons les valeurs de solidarité, de citoyenneté, et l’importance de la culture. Nos partenaires principaux sont la plateforme SOLIDAR et le réseau EAICY (European Association for Leisure Time Institutions of Children and Youth). Ils nous aident à identifier des films intéressants, mais aussi à préparer des festivals du film d'éducation dans d'autres pays, ou à nouer des partenariats avec d’autres festivals, en Italie ou en Pologne par exemple. Nous avons d'ailleurs demandé le soutien du programme média de l'Union européenne, ce qui nous permettra notamment de sous-titrer des films inédits et d’éditer un catalogue bilingue.

ToutEduc : Un festival doit-il étendre ainsi sa sphère d'influence ?

Christian Gautellier : Les distributeurs ne s'y trompent pas, ils nous préfèrent maintenant, pour les avant premières de longs métrages à d'autres festivals, au regard de la notoriété acquise au fil des ans et du nombre de spectateurs. Il devient intéressant pour eux de voir leurs films projetés en avant première à Evreux. Ces longs métrages sont hors-compétition, mais cette année, nous aurons un jury spécifique qui désignera celui qui bénéficiera d'un soutien à la distribution, notamment dans le cadre des éditions décentralisées qui vont se succéder durant tout l'hiver et au printemps prochain en régions. A côté de ces avant premières, nous avons soit des inédits, soit des films déjà diffusés dans d’autres festivals, mais dont notre labellisation renforce la notoriété et donc la diffusion en régions.

ToutEduc : Sous quelle forme s’organisent les éditions décentralisées ?

Christian Gautellier : La forme varie d'un lieu à l'autre. Chaque région pioche dans la sélection que nous avons faite pour Evreux, avec son comité de sélection et ses trois comités de pré-sélection. C'est un énorme travail, et il bénéficie ensuite à toutes ces éditions qui peuvent, comme à Montpellier, prendre la forme d'un festival sur trois jours, en association avec une salle municipale, ou comme à la Réunion ou en Pays de la Loire, s'appuyer sur des cinémas indépendants ou des centres sociaux. Ailleurs, on labellise des séances dans les salles, ou on organise une projection dans le cadre d'une action de formation, ou dans une école, ou dans une maison d'arrêt... En fait, nous avons trois cercles de diffusion, l'édition compétitrice, des éditions décentralisées, et la diffusion de DVD auprès d'élus ou de mouvements militants. Nous leur fournissons, à un prix très compétitif, une quarantaine d'euros en général, le ou les films qu'ils nous demandent, après avoir négocié pour eux les droits d'utilisation, dans des logiques d’intérêt général.

ToutEduc : Votre principal outil, c'est donc le catalogue ?

Christian Gautellier : Je ne dirais pas que c'est le principal outil, mais il est vrai qu'il permet à d'autres acteurs de profiter de notre travail de sélection et du travail fait par les jurys qui récompensent la qualité des films primés et donc leur accordent une forme de label. Nous organisons des sélections de films par tranches d'âges pour les programmation jeunes publics, les 5-8 ans, les 9-10 ans, les ados et bien sûr pour le public adulte qui est le public principal du festival, ce qui permet à chacun, en fonction de l'action qu'il envisage, du public auquel il s'adresse, de choisir en confiance un film plutôt qu'un autre. Il sait aussi s'il s'agit d'un long, d'un court ou d'un moyen métrage, d'une fiction ou d'un documentaire... Et il sait à quel système de valeurs il se réfère puisque nous avons une charte et un cahier de charges exigeants.

ToutEduc : Qu'annoncez-vous de nouveau pour l'édition 2014 ?

Christian Gautellier : La dimension européenne avec des films venant de plus de 15 pays… Nous aurons comme chaque année une séance en partenariat avec le Défenseur des droits, mais cette année il s’agit des 25 ans de la CIDE (la Convention internationale des droits de l'Enfant, ndlr). Nous élargissons aussi notre sélection "jeune public", avec des séances spéciales. Un jury supplémentaire a été mis en place pour attribuer trois coups de cœurs (courts, moyens et longs métrages) sur une rétrospective de 20 films diffusés pendant les dix ans du festival… Une manière de féter cet anniversaire, avec d’autres surprises lors des 5 jours de festival !

ToutEduc : Comment financez-vous toute cette activité ?

Christian Gautellier : A Evreux, nous bénéficions du soutien des collectivités locales (ville d’Evreux, département de l’Eure, région Haute Normandie), de l'Education nationale via le réseau CANOPE, de la Justice via la PJJ et son école nationale ENPJJ, des ministères sociaux, de la Jeunesse et de la Vie associative, de la Culture, de la politique de la Ville via l'ACSE, des Outre-mers… Nous avons un fort soutien de l'économie sociale et solidaire via la MAE, la MAIF, la MGEN et la CASDEN... , et nous avons le soutien de la CAF de l'Eure et de la CNAF... Le festival est parrainé par le CNC et est reconnu comme un événement Télérama. Les éditions régionales ont chacune leur montage et leurs partenariats, selon les publics visés, mais on retrouve souvent les mêmes acteurs, CAF, collectivités, l'Etat via ses opérateurs déconcentrés, les entreprises du secteur social ou éducatif...

* Christian Gautellier est également directeur national des CEMEA en charge des publications et du Pôle Médias

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