Décrochage : des échos du forum organisé par la Région Ile-de-France
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 01 octobre 2014.
Comment "raccrocher" les "décrocheurs" et prévenir le décrochage ? C'était le thème du "Forum régional de lutte contre le décrochage scolaire" organisé hier 30 septembre par la région Ile-de-France qui rappelle que son plan d'action spécifique est doté d'un budget annuel de 2 M€.
Parmi les actions présentées, figure le SAMELY, le "service d'accompagnement des mères lycéennes", monté à la demande de la Région par les PEP. Les difficultés que rencontre une jeune fille enceinte et une jeune mère pour "être une élève" peuvent l'amener à décrocher. C'est pour l'éviter, ou pour lui permettre de reprendre une scolarité, parfois après une interruption d'un an, qu'est organisé ce réseau partenarial qui a permis l'an dernier à quelque 35 de la cinquantaine de jeunes femmes parisiennes concernées de reprendre le chemin des études, de décrocher leur bac, d'envisager l'avenir... L'extension à la Seine-et-Marne et au Val-d'Oise est en cours. Chaque année, une soixantaine d'élèves se trouvent dans cette situation dans chacun des départements d'Ile-de-France.
A également été présentée une action d'accompagnement des élèves dont les difficultés sont repérées alors qu'ils doivent passer du collège au lycée, ou aller dans un CFA et que donc vont s'ajouter aux questions scolaires celles de parcours non balisés. La MLDS (mission de lutte contre le décrochage scolaire) a, pour sa part, présenté une action de "remobilisation" dans un atelier de chaudronnerie. Des "décrocheurs" ont donc travaillé avec des élèves de bac pro ou de CAP, et avec leurs enseignants, à la réalisation d'une sculpture métallique. L'aventure leur a profité, mais elle a aussi intéressé les élèves du lycée A. Briand (au Blanc-Mesnil, Seine-Saint-Denis), qui ont eu "le plaisir d'apporter leur aide" à leurs camarades en difficulté.
Le "lycée des possibles", à la Celle-Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), s'adresse à "tous les types de décrocheurs" que lui envoient les missions locales, le dispositif Foqale et la plateforme. Et à chaque fois, le discours adressé à chaque jeune est le même, "on ne le lâchera pas" et "la fin de l'histoire, c'est le diplôme". Mais en cas d'échec, les portes sont toujours ouvertes. A l'inverse, le "micro-lycée" de la Courneuve, qui vient de déménager au Bourget et qui ouvre une classe de seconde cette année, accueille des décrocheurs qui ont choisi de raccrocher et qui viennent à lui avec le projet de passer un baccalauréat général.
Dans la salle, Claire Caboche, doctorante, souligne que parmi les décrocheurs, il faut compter ceux qu'elle appelle "les invisibles", qui seraient environ 500 000 en France, et qui ne sont inscrits dans aucun dispositif.