Faut-il impliquer les citoyens dans le financement de l'Ecole ? (Eurydice)
Paru dans Scolaire le dimanche 21 septembre 2014.
Il est toujours facile de distribuer les fonds publics. Mais savoir combien, à qui, et pourquoi l'est beaucoup moins. Eurydice, l'agence de la Commission européenne pour l'éducation, se demande comment appliquer cette remarque d'Aristote au financement des systèmes scolaires européens, alors que partout, parents et enseignants ont le sentiment qu'il est insuffisant. Mais qui décide, et comment ? Il y a autant de systèmes de financement qu'il y a de systèmes scolaires. Dans certains, comme en Irlande, il est relativement simple et le gouvernement finance directement les établissements, mais presque partout ailleurs, aux niveaux national, régional et local interviennent des agences et des instances intermédiaires. Qu'est-ce qui est le plus efficace ? L'éducation et son financement sont d'abord des questions politiques. Tous les citoyens sont concernés. Ont-ils pour autant leur mot à dire ?
Au Danemark, en Pologne, en Ecosse, en Suède, les autorités régionales et locales prélèvent sur les taxes locales une part du financement des établissements scolaires. Et ce sont ces autorités locales qui décident de leur affectation. On peut espérer que l'électeur a donc les moyens de s'assurer qu'elles sont conscientes de l'importance de cette question. Mais ces systèmes complexes ont un coût de gestion élevé. Faut-il viser l'efficacité ou la démocratie. De plus, chacun va se plaindre d'avoir les mains liées par des décisions prises au niveau supérieur, et qu'il doit se contenter de gérer la pénurie.
Ne peut-on pas renverser la perspective, et penser que les établissements sont les mieux à même de savoir ce dont ils ont besoin ? En Estonie par exemple, ils disposent d'une large autonomie pour décider de l'usage qu'ils font d'une partie au moins des moyens qui leur sont alloués. Mais ce n'est vraiment pas le cas le plus fréquent; ailleurs, les décisions sont prises à des niveaux supérieurs, et les budgets sont fléchés... Ne faudrait-il pas pourtant privilégier des systèmes compréhensibles, où les citoyens impliqués seraient davantage sensibles à la nécessité d'investir à long terme ?
Le site d'Eurydice ici