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J. Risso retrouve une direction d'école. Caricaturiste, il avait fait l'objet d'une "sanction déguisée" (TA du Vaucluse)

Paru dans Scolaire le dimanche 14 septembre 2014.
Mots clés : Risso, Frackowiak

"Il est enjoint au recteur de l'académie d'Aix-Marseille d'affecter, dans un délai de 15 jours, M. Jacques Risso, à titre provisoire, sur le poste de directeur de l'école primaire de Saint-Saturnin-les-Apt, si ce poste est vacant." Son affectation comme "enseignant adjoint" (donc comme simple enseignant) dans une autre école est suspendue. La décision du tribunal administratif de Nîmes a été prise en référé le 11 septembre et elle met, provisoirement, un terme à une affaire qui dure depuis un an et pour laquelle les syndicats enseignants FO, FSU et UNSA du Vaucluse ont fait front commun. Jacques Risso est aussi l'illustrateur d'un livre de Pierre Frackowiak ("L'école. En rire, en pleurer, en rêver", Chronique Sociale. 2012). Tous deux y dénonçaient "les politiques destructrices de la droite au pouvoir". Dès lors, la suspension de ses fonctions de directeur d'école apparaissait comme une mesure de rétorsion de la part de son inspecteur de circonscription et du DASEN (le directeur académique). Pierre Frackowiak l'a amplement dénoncée dans divers médias et sur les réseaux sociaux. Sa notoriété a donné à l'affaire un retentissement national. 

Jacques Risso était directeur d'école depuis 1988 à Rustrel (Vaucluse). A la rentrée l'année dernière, deux familles ont signalé "un harcèlement psychologique subi par leurs enfants" l'année précédente. Il est immédiatement suspendu de ses fonctions. Un "protocole d'accord" met fin à la procédure disciplinaire engagée à son encontre, mais il fait néanmoins l'objet d'un blâme "pour avoir négligé la prise en compte de souffrances endurées par trois enfants". Le juge considère que la décision de retrait de ses fonctions de directeur pourrait constituer une "sanction déguisée" qui vient s'ajouter au blâme, ce qui est "propre à faire naître un doute sérieux quand à la légalité de la décision le mutant" dans une autre école. De plus, cette affectation "préjudici[ait] de manière grave et immédiate à la situation individuelle de M. Risso, notamment en termes d'atteinte à sa notoriété".

La cause doit encore être jugée au fond. D'autre part, Jacques Risso a déposé un recours pour l'annulation du blâme tandis que, indique Pierre Frackowiak qui salue une décision qui rétablit cet enseignant "dans ses droits et son honneur", l'inspecteur de circonscription a déposé une plainte pour diffamation contre le syndicat FO. Trois procédures sont donc engagées. Au-delà des péripéties juridiques, cette affaire témoigne de la violence des conflits qui peuvent opposer les enseignants à leur hiérarchie, et la difficulté pour le pouvoir politique d'intervenir dans un dossier qui a pourtant pris une dimension nationale. Le ministère a permis à J. Risso d'accéder à la hors-classe, ce que lui avait refusé l'inspecteur d'académie, et semble donc bien avoir envoyé un message aux autorités locales qui n'en ont pas moins poursuivi leur action.

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