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"L'enseignement agricole devrait relever du même ministère que les autres formes d'enseignement scolaire" (SNETAP-FSU)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 03 septembre 2014.
Mots clés : Snetap-FSU, CCF

L'enseignement agricole peut-il continuer de dépendre d'un autre ministère que les autres établissements d'enseignement scolaire ? Le SNETAP (syndicat FSU de l'enseignement agricole public) pose la question à l'occasion de la conférence de presse de rentrée de la FSU (voir ToutEduc ici). Il ne s'agirait pas, précise son secrétaire général à ToutEduc, d'une intégration à l'Education nationale telle qu'elle fonctionne, mais d'un rattachement de la DGER (la direction générale de l'enseignement au ministère de l'Agriculture) à un nouveau ministère qui reste à créer et qui respecterait ses spécificités.

Jean-Marie Le Boiteux pointe un certain nombre de difficultés des établissements publics agricoles, dont les effectifs diminuent (-2,5 %), du fait du manque de moyens pour répondre à la demande, pourtant bien réelle, affirme-t-il. De plus, le ministère utilise les postes budgétaires créés par la loi de refondation pour titulariser les contractuels plutôt que pour recruter, et il n'a pas réformé la formation des enseignants. Celle-ci serait d'autant plus nécessaire qu'est engagée la transition de l'agriculture vers l'agro-écologie, ce qui suppose une "forte évolution des mentalités". C'est un défi que l'enseignement agricole n'a pas les moyens de relever, notamment du fait de "l'indigence de la formation continue" qui permettrait de résister au poids du milieu agricole et de la FNSEA, le syndicat majoritaire. Le SNETAP accuse notamment les MFR (les maisons familiales rurales) d'être "sous sa coupe".

Dénonciation des MFR

Il dénonce d'ailleurs sur son site la "pédagogie de la réussite" de ces structures d'enseignement fondées sur l'alternance, "la communication éhontée des MFR à l’adresse des familles" ainsi que "l’omerta des pouvoirs publics" à leur égard. Le syndicat s'appuie sur une étude de Laure Minassian (Paris-VIII) publiée par le CEREQ : "Alors même que les MFR sont décrites dans la littérature de l’institution comme des écoles progressistes favorisant la 'réconciliation entre le jeune et l’école', celle-ci ne semble pas se réaliser dans les apprentissages des élèves" dont les écrits s’éloignent "des mises en relation académiques au fur et à mesure de la formation" alors que les élèves du lycée "produisent des écrits de plus en plus complexes et pluri-référencés". Du fait des modes d'évaluation, "les principes pédagogiques des MFR (..) perdurent et participent (...) de la conservation des inégalités de départ, voire de leur accroissement". Jean-Marie Le Boiteux doute, de plus, de leur taux de réussite aux diplômes, vu le taux de déperdition entre le nombre de jeunes à l'entrée dans leurs formations et le nombre de ceux qui sont présentés à l'examen.

Pour Serge Pagnier, secrétaire général adjoint, d’autres études paraissent nécessaires, mais celle-ci questionne "les prétentions d’une certaine pédagogie de l’alternance" et "un système de prêt à penser". Elle ouvre aussi le chantier du CCF, le contrôle en cours de formation, où les élèves sont évalués par leurs enseignants au risque de petits "arrangements évaluatifs". Elle amène aussi à s'interroger sur le caractère national des diplômes alors que le ministre annonce une réforme du CAPA (le CAP agricole) qui porterait à 80 % la part du CCF. Le syndicat prépare d'ailleurs des assises nationales sur le sujet et souhaite faire intervenir l'auteure de cette étude.

L'étude de Laure Minassian (une dizaine de pages) est publiée dans un fort volume (484 p.) du CEREQ ("Réussite scolaire, réussite professionnelle, l’apport des données longitudinales. XXIes journées d’étude sur les données longitudinales dans l’analyse du marché du travail, Dijon, 19-20 juin 2014") téléchargeable ici.

Le site du SNETAP ici

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