Dépenses publiques: Jean Pisani-Ferry de France Stratégie répond aux critiques de Benoît Hamon
Paru dans Scolaire le vendredi 08 août 2014.
"Une dépense publique élevée peut avoir deux origines : soit un meilleur service, soit une moindre efficacité. Par exemple, dans le cas de l'éducation, la contrepartie d'une meilleure formation ou l'effet de déficiences dans l'organisation du système éducatif. Dans le premier cas, il s'agit d'un choix social, dans le second, d'une inefficience." Jean Pisani-Ferry, dans une tribune publiée dans les Echos datés du 7 août, répond aux critiques du ministre de l'Education nationale Benoît Hamon qui n’a pas du tout apprécié une récente étude de France Stratégie, instance dirigée par l'économiste, pointant des économies possibles dans l’enseignement secondaire (lire ToutEduc ici et ici).
L'étude avance que l’enseignement secondaire présente un mauvais rapport "coût/efficacité"en France, contrairement à d'autres pays européens comme l'Allemagne. Le ministre juge "regrettable" que ses services n’aient pas été interrogés pour apporter leur expertise. Ensuite, il dénonce "le caractère lapidaire de l’analyse proposée" alors que la note traite de sujets "éminemment complexes" L'économiste répond que "par nature, une étude fondée sur une approche 'top down' ne peut prétendre à la même granularité qu'une investigation sectorielle spécifique. Inévitablement, l'étendue du champ couvert se paie d'une moindre précision. L'étude le souligne : l'approche retenue donne une vue d'ensemble mais doit être complétée par des travaux détaillés qui permettent de confirmer ou d'infirmer les présomptions auxquelles elle aboutit. Ces réserves, cependant, ne retirent rien à l'utilité d'une analyse destinée à éclairer une question essentielle mais mal documentée. En ces temps d'effort budgétaire, la décision politique et le débat public ont besoin d'être nourris d'analyses factuelles sur la raison d'être de notre niveau de dépenses publiques".
La tribune de Jean Pisani-Ferry sur le site web des Echos (ici).