Manuel Valls : favoriser la rénovation des diplômes professionnels et le développement de l'apprentissage
Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 08 juillet 2014.
Mots clés : Valls
"Les formations doivent être mieux adaptées à l’évolution des emplois et des compétences dans les entreprises", estime Manuel Valls. Le Premier ministre l'a déclaré à l'issue de la conférence sociale, ce 8 juillet. Pour lui, il faut "mieux associer les professionnels à la conception et à la rénovation des diplômes" dont il faut "accélérer et simplifier le processus". Afin que les jeunes soient davantage au contact des entreprises, l’Etat développera "par établissement, par réseau d’établissements, des pôles de recueil d’offres de 'périodes de formation en milieu professionnel' et de stages".
Autre sujet abordé par le Premier ministre, "la lutte contre les sorties du système éducatif sans qualification", pour laquelle le programme du service civique "sera doublé en développant l’implication des missions locales". Autre annonce, la "mobilisation exceptionnelle des fonds européens à hauteur de 160 millions d’euros sur deux ans pour les jeunes en grande difficulté", un accompagnement spécifique de 65 000 jeunes par Pôle emploi, la mobilisation du dispositif CIVIS, "renforcé pour 68 000 autres". Enfin, le bilan de l'expérimentation du dispositif garantie jeunes étant positif, il devrait concerner l'an prochain 50 000 jeunes d"pour aller vers 100 000 en 2017".
Eventuellement une loi contre les discriminations
Manuel Valls annonce la réunion d'un groupe de travail "dès la rentrée" pour la lutte contre les discriminations qui sont autant d'obstacles pour l'accès à l'emploi : "Des initiatives positives, des pratiques innovantes existent, elles doivent se généraliser, et nous verrons pragmatiquement comment aller plus loin. Y compris, s’il le faut, par la loi."
Il annonce aussi "un plan de relance pour l’apprentissage". Le nombre d’apprentis formés dans les lycées professionnels doit passer "de 40 000 à 60 000" tandis que "l'Education nationale doit orienter davantage vers l’apprentissage". Le secteur public doit aussi recruter des apprentis : "nous lèverons les contraintes de gestion qui bloquent aujourd’hui le développement de l’apprentissage dans la fonction publique d’Etat" puisque "les schémas d’emplois qui s’imposent aux ministères n’intègreront plus les apprentis". Le Premier ministre évoque encore "le cadre réglementaire applicable aux embauches en apprentissage" des mineurs et son souci de "concilier au mieux la prise en compte de leur jeunesse (...) et des contraintes qui reposent sur les employeurs". Est aussi posée la question de la rémunération des apprentis.
Résoudre les problèmes concrets des apprentis
De plus, "100 millions d’euros issus des fonds européens seront dédiés dans les deux ans qui viennent à l’insertion des jeunes, en particulier les apprentis" et des appels à projets seront lancés pour résoudre des "problèmes très concrets" : permis de conduire, hébergement, financements des premiers équipements. "80 millions d’euros financeront de nouvelles formations et l’augmentation des capacités d’hébergement dans le cadre du programme d’investissements d’avenir", tandis que "200 M€ supplémentaires seront dégagés et votés dès la semaine prochaine" pour appuyer les branches qui négocieront des objectifs de développement de l’apprentissage." Du côté de l'Etat, "une aide de 1 000 euros par apprenti sera mise en place dans les secteurs professionnels où un accord de branche aura été conclu" tandis que la répartition de la taxe d’apprentissage sera stabilisée "pour conforter le rôle des régions et donner plus de marges aux entreprises et aux branches".
Le discours du Premier ministre ici