Les enseignants ne sont pas plus que les autres victimes de violences physiques, mais plus souvent d'insultes ou de menaces
Paru dans Scolaire le jeudi 03 juillet 2014.
Les personnels du premier et du second degrés "n'ont pas subi plus de vols (ou tentatives de vols) et de violences physiques" entre 2007 et 2013 que les autres professionnels : "en moyenne chaque année, 0,6 % des personnels de l'Éducation nationale déclarent avoir été agressés physiquement dans l'exercice de leur profession", un taux de victimation qui "n'est pas significativement différent de celui des personnes en emploi dans leur ensemble (0,5 %)" relève l'enquête CVS Cadre de vie et sécurité de l'INSEE. Mais ils font davantage l'objet de menaces et d'insultes puisqu'ils sont en moyenne sur un an près de 16 % à se déclarer victimes d'insultes, contre 10 % pour l'ensemble de la population des personnes âgées de 14 ans ou plus, dont les trois quarts "travaillent en contact avec le public" comme le font les enseignants. Au sein de l'Éducation nationale, les personnels de direction et d'éducation "sont les plus exposés". Le plus souvent (6 fois sur 10), c'est un mineur qui est à l'origine des menaces ou des insultes, mais dans le premier degré, les enseignants sont, 7 fois sur 10, menacés ou insultés par des adultes.
Si les femmes ne sont pas davantage victimes que les hommes de menaces ou d'insultes, dans l'Education nationale comme pour les autres professions, "l'âge est un facteur très discriminant" et "les personnels de l'Éducation nationale âgés de moins de 30 ans sont les plus touchés". L'écart est plus important au sein de l'Éducation national que dans l'ensemble de la population occupant un emploi : "les enseignants démarrent souvent leur carrière en collège dans des établissements où le climat scolaire est plus dégradé et, avec l'ancienneté, exercent dans des établissements moins exposés aux violences."
Autre différence avec les autres milieux professionnels, "au sein de l'Éducation nationale, les victimes semblent particulièrement affectées", 46 % d'entre elles "déclarent avoir subi un dommage psychologique, troubles du sommeil ou perte de confiance en soi", près de 10 points de plus que parmi les autres personnes ayant un emploi.
Le site de l'INSEE ici, le site de l'Education nationale ici.