Philosophie : les sujets des séries L, S, ES et "musique et danse"
Paru dans Scolaire le lundi 16 juin 2014.
Les sujets de l'épreuve de philosophie du baccalauréat des séries générales et du baccalauréat "techniques de la musique et de la danse" ont été distribués ce 16 juin au matin. Les candidats de la série L pouvaient se demander si "les œuvres d’art éduquent notre perception" (autrement dit si l'émotion précède et organise l'éducation esthétique, ou si c'est celle-ci qui permet l'émotion) à moins qu'ils ne se demandent si on doit "tout faire pour être heureux" (et donc quelles sont les limites de cette quête, et les autres sens à donner à la vie). Ils pouvaient aussi expliquer un texte assez comique de Karl Popper. Le philosophe des sciences s'y moque du "déterminisme physique" qui permettrait à celui qui disposerait de la connaissance de tous les paramètres nécessaires de prédire l'action d'un humain, y compris dans le domaine de la création artistique.
Les candidats de la série S pouvaient se demander jusqu'à quel point l'artiste est "maître de son œuvre" (à moins que l'inspiration lui en impose le contenu tandis que l'époque lui en dicte les formes) ou si nous vivons "pour être heureux" (à moins que l'existence ait d'autres finalités). Ils pouvaient également expliquer un texte de Descartes qui invite les philosophes à être aussi rigoureux dans leurs démonstrations que des mathématiciens.
Ceux de la série ES pouvaient se demander s'il suffit "d’avoir le choix pour être libre" (donc s'interroger sur la nature de la liberté et le sens de la délibération) ou "pourquoi chercher à se connaître soi-même" (comme nous y invitent les Grecs). Ils pouvaient aussi expliquer un extrait de "Condition de l’homme moderne" d'Hannah Arendt dans lequel la philosophe expose la différence radicale entre les outils et les machines, les premiers étant "serviteurs de la main" tandis que les secondes peuvent remplacer l'homme.
Ceux de la série "techniques de la musique et de la danse" ont également le choix entre trois sujets : "La diversité des cultures fait-elle obstacle à l’unité du genre humain ?", "Peut-on être indifférent à la vérité ?" (ce qui amène à s'interroger sur la notion même de vérité) ou l'explication d'un texte de Kant qui semble anticiper le "surmoi" freudien; le philosophe allemand évoque en effet ce qu'il appelle la voix de la conscience morale, à laquelle nul ne peut échapper.