Education à la sexualité : y faire figurer "la marchandisation des corps" (CNCDH)
Paru dans Scolaire le samedi 14 juin 2014.
C'est peu dire que la Commission nationale consultative des droits de l'homme étrille plusieurs dispositions de la proposition de loi "renforçant la lutte contre le système prostitutionnel". Deux alinéas de l'avis qui vient d'être publié au JO intéressent les lecteurs de ToutEduc.
"23. En vérité, plutôt que d'instituer un nouvel instrument répressif, mieux vaudrait s'interroger sur la rareté des poursuites et des condamnations dans les cas de recours à la prostitution d'un mineur (...) Lorsque les adolescents en situation de prostitution sont appréhendés par la police ou pris en charge par les services sociaux (ASE), ils sont souvent traités comme des délinquants par certains enquêteurs (...)."
41. La CNCDH "tient à souligner l'importance des mesures d'éducation et de prévention, en matière de sexualité, de santé sexuelle et reproductive, de représentations du corps. A ce titre, elle salue la disposition prévue au chapitre III du texte, qui prévoit une information dispensée à tous les stades de la scolarité (...)."
L'article 15 du texte prévoit en effet qu'à "la première phrase de l’article L. 312-17-1 du code de l’éducation, après la seconde occurrence du mot 'femmes', sont insérés les mots : 'la marchandisation des corps'."
L'avis de la CNCDH a été adopté par 20 voix contre 16 et 4 abstentions (ici), la proposition de loi (ici).
L'article L. 312-17-1 (ici) est actuellement rédigé ainsi : "Une information consacrée à l'égalité entre les hommes et les femmes, à la lutte contre les préjugés sexistes et à la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences commises au sein du couple est dispensée à tous les stades de la scolarité (...)".