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ESPE: Il faut "donner toute leur place aux formateurs de terrain" (B. Hamon au Sénat)

Paru dans Scolaire le jeudi 12 juin 2014.

"Donner toute leur place aux professionnels de terrain, c’est évidemment une des conditions de la réussite pour les ÉSPÉ (écoles supérieures du professorat et de l'éducation), un point de vigilance pour la prochaine rentrée afin que cette culture initiée cette année perdure entre des ex-IUFM, des personnels des UFR, des personnels des rectorats. (…) Il y a là des équipes pluricatégorielles qui apprennent à travailler ensemble et qui ont besoin de se construire une culture commune. L’alchimie sera profitable à tous." C’est ce que déclare Benoît Hamon, ministre de l’Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le mercredi 11 juin, lors d’une séance publique de débat sur les ÉSPÉ au Sénat. Jacques-Bernard Magner, sénateur socialiste du Puy-de-Dôme, a présenté son rapport, publié le 4 juin dernier. "L’erreur à ne pas commettre, c’est de recruter des formateurs de terrain hors-sol, qui n’auraient plus de liens réels avec les élèves", rappelle le sénateur. Le ministre a pointé "les moyens" que le gouvernement affecte à l’école pour lutter contre les inégalités. "Un tiers des effectifs se porte sur la formation des enseignants. Ce qui montre la dimension qualitative de l’effort quantitatif."

Pour le ministre la mise en place des ESPE ne s’est pas faite "à marche forcée" mais rapidement. Ce qui était "indispensable pour donner toute sa cohérence à l’ambition éducative qui est celle du gouvernement". Geneviève Fioraso, secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, admet que l’histoire des IUFM continue à peser. L’intégration des ÉSPÉ aux universités se passe de façon variable selon les académies. Il faut cependant laisser se déployer les écosystèmes et les dynamismes territoriaux, sous l’impulsion de l’État stratège avec un référentiel le moins théorique et le plus vivant possible.

Les ESPE rendent le métier enseignant plus attractif pour Hamon

 Interpellé à propos de la crise du recrutement des enseignants, le ministre fait part de quelques indicateurs positifs. Les effectifs en M1 MEEF sont en hausse de 30 %, avec 25 000 inscrits à cette rentrée. Les estimations du ministère prévoient une nouvelle hausse de 15 à 20 %, à la rentrée prochaine. "Le nombre de candidats aux concours a augmenté, et la barre d’admissibilité aussi. Ce qui montre que ce ne sont pas des concours qu’on donne." Pour le ministre le métier enseignant a gagné en attractivité grâce aux ÉSPÉ. Toutefois, certaines disciplines continue de rencontrer des difficultés de recrutement, notamment les mathématiques.  "Nous recruterons si nécessaire sur liste complémentaire".

Le rapport préconise de construire une culture commune à tous les enseignants. Celle-ci pour le ministre "repose sur l’élaboration d’un référentiel métier unique pour tous les enseignants, des documents fournis par les directions générales à toutes les ESPE, aux recteurs et présidents d’université qui rappellent ces référentiels des métiers". Les enseignants doivent prendre en compte la diversité des classes, des rythmes, des personnes, construire des pédagogies diversifiées. Mais aussi coopérer avec le reste de la communauté éducative, les parents ou les acteurs économiques.

Mutualiser les formations

Benoit Hamon se dit favorable à la proposition du rapport de constituer des pôles de coopération inter-académiques pour mutualiser les formations qui préparent aux concours de professeur de lycée professionnel. "Il y a des domaines ou où il y a très peu de postes à pourvoir. Il est indispensable de mutualiser les formations. Il faut des plateformes mutualisées d’enseignement à distance" pour certaines filières professionnelles et technologiques ou des langues rares. 

Par ailleurs, Geneviève Fioraso souligne que l’enseignement numérique par MOOC rencontre un réel succès avec plus de 300 000 inscrits. Les ÉSPÉ doivent contribuer à la formation continue des enseignants, qui n’ont pas tous la même familiarité avec ces nouveaux outils, estime la secrétaire d'Etat. 

A noter par ailleurs, et indépendamment de ce débat parlementaire, que l'IFE (Institut français de l'éducation) et l'ESENESR (Ecole supérieure de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche) ont signé au début du mois un partenariat sur la formation des "cadres éducatifs" (personnels de direction, chefs d'établissement et personnels des corps d'inspection). Ceux-ci doivent en effet "bénéficier des apports de la recherche".

 

 

 

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