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Large soutien à la lutte contre "la constante macabre", de la DGESCO à la PEEP

Paru dans Scolaire le jeudi 05 juin 2014.

C’est une reconnaissance forte du rôle de pionnier qu’a joué et que joue le MCLCM (mouvement contre la constante macabre) que Florence Robine, DGESCO (directrice générale de l’enseignement scolaire du ministère de l’Education nationale), a tenu à exprimer lors du colloque 2014 qu’organisait hier 4 juin à Paris cette association, présidée par André Antibi, sur le thème "Pour des élèves et des étudiants heureux en travaillant, les atouts de l’évaluation par contrat de confiance". Pour Florence Robine, l’évaluation positive a maintenant force de loi puisqu’elle est inscrite dans la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’Ecole du 8 juillet 2013. L’évaluation, à propos de laquelle elle indique que le ministre fera des annonces importantes, implique une cohérence avec la pédagogie et les contenus et elle figure dans la lettre de saisine du Conseil supérieur des programmes. En ce sens, André Antibi a déroulé une pelote qui interroge l’ensemble du système éducatif.

L’évaluation ainsi conçue, lisible et compréhensible, permet d’associer les familles à l’acquisition des connaissances et des compétences. Elle doit être bienveillante et, pour l’AFEV (association de la fondation étudiante pour la ville), elle a à développer la confiance afin de ne plus provoquer une non-reconnaissance par l’Ecole de jeunes pour qui cela entraîne une rupture avec cette première institution qu’ils rencontrent, rupture qui en annonce d’autres avec les institutions et ce, dans le contexte que nous connaissons. La thématique de la confiance, on la retrouve dans les propos de soutien au MCLCM de l’UNAF (Union nationale des associations familiales). Comment faire essaimer cette évaluation ? C’est l’objet d’un groupe de travail que la PEEP (Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public) demande au ministre de mettre en place. Pour le SNESUP (syndicat national de l’enseignement supérieur), l’évaluation est une préoccupation qui monte dans l’enseignement supérieur. Il s’agit de former à la pédagogie les enseignants du supérieur, point de vue partagé par l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) et par la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes).

La confiance, un état d'esprit

De ce qui est exprimé par les trois organisations sans que cela fasse forcément pleinement consensus entre elles, on peut retenir qu’il faudrait que les étudiants deviennent acteurs de leur formation, qu’il y ait contrat et donc négociation, que l’évaluation ne vienne pas tout à la fin mais qu’elle soit formative, que se répandent des démarches de  pédagogie inversée, l’interactivité avec les outils numériques, que des moyens permettent d’élargir des initiatives déjà prises dans le cadre de Services universitaires de pédagogie ou encore que les enseignants donnent aux étudiant les clés de décryptage de ce que l’on attend d’eux en les informant des méthodes pédagogiques et des grilles d’évaluation qu’ils vont utiliser.

La confiance dans les enseignants, c’est une expression de Jacques Grosperrin, ex-député et responsable de la mission parlementaire sur le socle commun de connaissances et de compétences au collège dont le rapport a été déposé en 2010, pour qui il ne faut pas tout attendre du politique et pour qui tout n’est pas question de moyens : selon lui, beaucoup peut déjà être fait sur le terrain et il ne faut pas que les enseignants aient peur de le faire. Confiance : cette fois, c’est Paul Malartre, ancien secrétaire général de l’enseignement catholique, qui en parle. Le contrat de confiance est très large : la confiance, c’est l’esprit général qui doit régner dans l’établissement et l’évaluation par contrat de confiance ne fait qu’en découler. Il y a interaction entre la confiance qui fait vivre et l’exigence qui fait grandir, exigence que d’autres intervenants avaient présentée aussi comme inséparable de la bienveillance.

Mathieu Hanotin, député et vice-président du conseil général de Seine Saint-Denis, déplore cette particularité culturelle de notre pays, à savoir que la réussite se définit par rapport à l’échec, d’où la constante macabre. Et quand on parle de confiance, il faut faire confiance également à d’autres qu’à la seule éducation nationale et éviter d’opposer le ministre, qui ne doit pas être un spécialiste de l’éducation, les institutions, et le terrain : il doit y avoir, là encore, interaction . Jean-Michel Blanquer, qui a été un des précédents Dgesco, va dans le même sens : l’appui politique permet au terrain d’avancer. La défiance qui règne dans la société française trouve ses racines dans l’éducation, surtout quand le système exclut un tiers des élèves. Il faut rompre avec la sinistralité, le pessimisme ambiants qui ont un impact sur les élèves. Il faut la confiance, l’exigence bienveillante pour que l’élève, le jeune, puisse se projeter dans l’avenir.

Pour mémoire, la "constante macabre" est l'expression inventée par le mathématicien André Antibi pour décrire la répartition des notes qui prévaut dans la plupart des classes selon une "courbe de Gauss" et le "contrat de confiance" le dispositif qu'il propose pour amener les élèves à travailler davantage en étant prévenus des sujets sur lesquels ils seront évalués.

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