Construire le goût d'apprendre à l'école maternelle ( sous la direction de C. Passerieux)
Paru dans Petite enfance, Scolaire le mercredi 04 juin 2014.
« Le goût d’apprendre à l’école maternelle se construit » et relève de la responsabilité de … l’école maternelle. C’est, sous ce même titre, la thèse que soutient un nouveau livre de la collection Pédagogie/Formation de Chronique sociale dont la rédaction a été coordonnée par Christine Passerieux du Groupe français d’éducation nouvelle (GFEN).
Assumant en avant-propos une forme de rupture, l’auteure exhorte l’école maternelle à « sortir de son enfermement où il suffirait de mettre les enfants en présence d’éléments de programmes et des logiques de résultats qui privilégient (…) une conception mécaniste des apprentissages (dont les programmes de 2008 sont la démonstration). »
A contrario, C. Passerieux et les enseignants et chercheurs co-auteurs esquissent une mission de la maternelle « cette première école qui conditionne la scolarité future » dans laquelle
« savoirs », « réflexivité », « entrée dans une interprétation experte du monde plus puissante que celle du sens commun » doivent y entrer en même temps que « l’enfant apprend à devenir élève ».
A l’école, « il s’agit bien plus d’apprendre ensemble que de vivre ensemble » et l’ambition devient celle d’une école maternelle qui affirme « la capacité de tous pour réussir », capacité exprimée dans la loi de refondation « qu’il s’agit maintenant de mettre en actes ».
Tour à tour, à partir du langage en maternelle ou enseigner les arts visuels, les mathématiques ou encore les sciences et technique, apparaît la nécessité d’« un rapport distancié » à mettre en place, en collectif et chez chacun des enfants, figurant « le » combat contre des inégalités ne marquant aucunement des « déficiences », comme l’école peut aussi en aggraver en proposant des sur-mesures au rabais par exemple, mais des différences d’ordre socioculturelles qu’il s’agit certes en retour de prendre en compte.
Cette « posture » devient « éthique » pour les enseignants et doit se nourrir des apports de la sociologie, des logiques de socialisation familiale et des autres sciences de l’éducation « pour comprendre la différence des enfants lorsqu’ils arrivent à l’école » et les « engager dans des perspectives à long terme, où l’apprentissage est pensé comme processus », à condition aussi pour eux, et dans une tradition toute GFEN, de « penser le métier comme construction collective ».
Construire le goût d’apprendre à l’école maternelle, sous la direction de Christine Passerieux, Chronique sociale, Lyon, prix : 8 euros.