A. Prost à l'IREA : "l'acte d'enseigner semble échapper à la réforme".
Paru dans Scolaire le jeudi 22 mai 2014.
"Pompidou est responsable des difficultés actuelles du collège." Antoine Prost, qui excelle dans l'art de la formule a ainsi noué sa gerbe, lorsqu'il a présenté hier, à l'occasion d'un "5 à 7" de l'IREA (l'institut de recherche du SGEN-CFDT) son ouvrage sur "les réformes de l'éducation de 1936 à nos jours". ToutEduc a déjà rendu compte de quelques thèmes présents dans l'ouvrage et distillés par l'auteur au cours de récents colloques (voir par exemple ici). Et l'historien, avant d'évoquer le rôle du successeur de De Gaulle, avait situé l'événement dans une période longue commencée avec un plan Langevin Wallon dont le projet d' "école moyenne" fut immédiatement sabordé par un accord avec les instituteurs du SNI, "rouvrant très vite les internats des écoles normales".
Mais si l’idée que l’Ecole ne peut pas changer est fausse, si des réformes de structure se font, "les réformes qui ne se font pas sont pédagogiques car l’acte d’enseigner semble échapper à la réforme". L’auteur s’insurge contre l’empilement de réformes, regrette qu’on n'ait tiré aucun enseignement de l'expérience des IUFM, et ajoute : "il faut de la continuité dans l’Education nationale, il fallait laisser Peillon."
"Du changement dans l'école, les réformes de l'éducation de 1936 à nos jours", Le Seuil, 400 p., 21 €