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Circulaire de rentrée : l'essentiel de ce qui s'y trouve (et ne s'y trouve pas)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 22 mai 2014.

Benoît Hamon adresse une "lettre aux membres de la communauté éducative" dans laquelle il souligne que "la société française peut être fière de son École", et le ministre de l'Education nationale liste quelques uns de ses succès, mais il ajoute que notre pays est "celui de l’OCDE où l’origine sociale pèse le plus sur la réussite éducative". Il confirme que "les grandes réformes engagées depuis mai 2012 et inscrites dans la loi pour la refondation de l’École de la République sont poursuivies (...) selon un calendrier qui respecte le temps de la concertation et la recherche de l’efficacité". 

Cette lettre accompagne le publication au BO de la circulaire de rentrée qui "est l’occasion de définir les orientations pédagogiques et éducatives, et les principales mesures de la rentrée scolaire à venir". Ce texte est organisé en quatre grands chapitres, "accompagner les élèves dans leurs apprentissages (...), "combattre les inégalités", "former, soutenir et accompagner les équipes pédagogiques et éducatives", "promouvoir une école à la fois exigeante et bienveillante" qui définissent autant de priorités détaillées dans 19 annexes.

Ce texte reprend sous une forme synthétique, et en marquant leur cohérence, l'ensemble des mesures déjà annoncées et connues des lecteurs de ToutEduc. Il a toutefois fait l'objet de discussions avec les organisations syndicales et la première version, qui leur a été présentée le 30 avril, a été profondément remaniée. Voici les éléments saillants ou nouveaux de ce texte, annexes comprises, accompagnés éventuellement des modifications qu'il a subies, et réorganisées par niveaux ou grands thèmes.

PREMIER DEGRE

La circulaire prévoit que "le dispositif 'plus de maîtres que de classes' continuera d’être développé", mais il suppose "qu’un suivi attentif permette d’en garder toute la pertinence". Les écoles destinataires de ces postes devront avoir rédigé "un projet présentant des objectifs de progrès des élèves ainsi que les modalités de leur prise en charge". Le dispositif vise en priorité les classes de CP et de CE1, mais ne doit pas prendre la forme du "préceptorat de l’un des maîtres auprès de chaque élève, sous forme d’appui ponctuel pendant que l’autre conduit la classe".

Il convientpar ailleurs "de réaffirmer la nécessité de privilégier, dans le cadre du mouvement, un recrutement de qualité" et "de mettre l’accent sur la capacité du maître supplémentaire à travailler en équipe", ce qui devrait conduire, "que le maître supplémentaire soit déjà membre de l’équipe ou qu’il soit spécifiquement affecté à l’école pour cette mission, à donner la priorité au recrutement sur entretien".

En ce qui concerne la réforme des rythmes, la circulaire prévoit que les familles "pourront accéder sur Eduscol aux horaires des écoles de leurs enfants". Elle invite aussi les enseignants à mener "une réflexion sur la question des récréations" qui "ne paraissent pas s’imposer pour des demi-journées allégées" et qui ne doivent pas "se situer en fin de demi-journée scolaire". On veillera de plus "à ne pas prendre sur le temps scolaire le temps de transition entre la classe et les activités périscolaires".

Ce texte rappelle aux enseignants que leur service comprend des APC (activités pédagogiques complémentaires) qui doivent favoriser "le plaisir d’apprendre" grâce à "un accompagnement différencié". Elles constituent "des moments privilégiés" puisque "l’enseignant est totalement disponible pour un groupe à l’effectif réduit".

En ce qui concerne , le cours préparatoire, le ministère demande que les IEN (les inspecteurs de l’éducation nationale) veillent "à ce que cette classe soit prise en charge par des professeurs des écoles expérimentés".

Au sein des RASED (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté), "les missions des enseignants spécialisés et des psychologues scolaires doivent être mieux identifiées et mieux reconnues. Leur travail en équipe sera conforté et leur professionnalisation renforcée au sein d’un dispositif dont le pilotage sera amélioré." Le ministère annonce "une relance de la formation pour répondre aux nécessités posées par les postes vacants ou nouvellement créés".

La circulaire s'inquiète aussi de la scolarisation des enfants porteurs de handicap, et indique que "30 unités d'enseignement pour les élèves autistes ouvriront à la rentrée 2014 dans les écoles maternelles ; cette offre sera poursuivie à la même hauteur pour les prochaines rentrées scolaires."

ECOLE - COLLEGE

Le champ de compétence du conseil école-collège s’étend à tous les élèves de l’école et du collège. "Il ne se limite donc pas à assurer la liaison entre les classes de CM2 et de sixième."

Autre préoccupation du ministère, "faire évoluer les pratiques en matière d’évaluation des élèves". "Des fiches repères seront mises en ligne à la fin du printemps pour accompagner les enseignants dans cette évolution majeure pour le système éducatif". La circulaire ne condamne pas "la notation chiffrée [qui] peut jouer tout son rôle dans la démarche d’évaluation", mais a disparu du texte l'obligation de l'accompagner d'une "appréciation littérale" et que les enseignants doivent s'efforcer de rendre l'évaluation "simple et lisible, positive en ce qu’elle valorise les progrès et encourage les initiatives".

L'annexe précise toutefois que l'évaluation constitue, "l’un des objets de travail principaux (...) des projets d’école comme des projets d’établissement", " et que "les contenus évalués sont précisés à l’avance, les objectifs et les critères de l’évaluation sont énoncés et explicités". Elle ajoute qu' "au collège, les évaluations sont restituées sous deux formes compatibles et complémentaires : notation chiffrée et renseignement des compétences".

La refondation de l’éducation prioritaire sera l'occasion d'engager "une réelle concertation avec les partenaires territoriaux et les professionnels de la petite enfance" sur "la scolarisation des enfants de moins de trois ans". Quant aux élèves de 6ème des "REP+", ils bénéficieront "d’un accompagnement continu sur la journée de classe pour leur permettre un usage adapté des plages libres dans l’emploi du temps, grâce à des petits groupes d’aide au travail personnel, à l’apprentissage des leçons, à la constitution de repères culturels".

La refondation de l’éducation prioritaire permettra "le développement d’une culture du travail collectif dans les réseaux, en privilégiant la formation et l’accompagnement des équipes, pour faire évoluer les pratiques pédagogiques et mieux les adapter aux besoins des élèves.

PEDAGOGIE - NUMERIQUE

"La maîtrise des technologies de l’information et de la communication fait partie des compétences que doit acquérir chaque élève durant sa scolarité (...) Les stratégies académiques pour le numérique éducatif permettront de structurer et de coordonner le rôle de tous les acteurs, en prenant appui sur les délégués académiques au numérique (DAN). Les collectivités territoriales seront associées à la construction et à la mise en oeuvre de projets numériques partenariaux avec les académies. Ces projets prendront en compte toutes les dimensions nécessaires à la réussite des actions engagées (infrastructures, équipements, maintenance, formation, expérimentation, contenus, etc.) grâce à la mise en place d’une gouvernance partagée." La circulaire prévoit la "création d’un 'comité des partenaires' au niveau national et d’instances territoriales dédiées au numérique éducatif au niveau des académies". Quant au dispositif des "collèges connectés", il "sera élargi rapidement à une centaine de collèges ou groupements scolaires numériques pilotes".

Le ministère rappelle que "l’appropriation des valeurs de la République (...) permet de combattre toutes les violences et les discriminations, notamment racistes, sexistes et homophobes" et elle ajoute que "la mise en oeuvre de la Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les hommes et les femmes dans le système éducatif se poursuit. Les projets pédagogiques visant à lutter contre les discriminations et à prôner le respect et l’égalité sont encouragés. Le cas échéant, les évaluations de ces dispositifs permettent de définir les conditions de leur développement."

SOCIAL- SANTE

"La politique éducative sociale et de santé en faveur des élèves doit être renforcée." Elle "bénéficie d'une rénovation de sa gouvernance à tous les échelons du système éducatif" et cette rénovation "est accompagnée d'une refonte des missions de personnels sociaux, des médecins et des infirmiers".

ABSENCE DE LA "REUSSITE EDUCATIVE"

La circulaire comprend quelques considérations sur le PEDT (projet éducatif de territoire). A noter qu'a disparu un paragraphe relatif au "pacte pour la réussite éducative" définie comme "la recherche du développement harmonieux de l’enfant et du jeune" et citant parmi les "différents dispositifs partenariaux" le PRE (programme de réussite éducative) "existant jusqu’ici". Ce pacte, qui n'est donc plus cité dans la circulaire, devait promouvoir "une certaine conception de l’acte éducatif, considéré comme un acte d’éducation globale qui prend en compte à la fois l’unicité de l’enfant ou de l’adolescent dans toutes ses composantes (sociales, cognitives, psychiques, physiques et affectives) et le territoire au sein duquel il s’inscrit".

ORIENTATION - INSERTION

"Afin d’introduire plus d’équité dans le traitement des demandes de dérogation, celles formulées sur la base du motif 'parcours scolaire particulier' doivent être traitées après toutes les autres priorités", précise la circulaire pour qui la refondation de l'orientation doit permettre d' "engager une nouvelle dynamique". Le CSP (conseil supérieur des programmes) proposera "à l’été 2014" le référentiel "du nouveau parcours individuel d'information, d'orientation et de découverte du monde économique et professionnel". "Les actions partenariales conduites avec les acteurs économiques et sociaux (...) viseront notamment à mieux faire connaître le monde économique, le monde de l’entreprise et les métiers, ainsi qu’à développer le goût d’entreprendre et l’esprit d’initiative."

L'administration encourage les établissements à mettre en place, pour les élèves de la voie professionnelle, "une période de détermination de quelques semaines, au cours de laquelle ils peuvent découvrir des spécialités différentes et éventuellement changer d’affectation, en fonction des places localement disponibles". Pour lutter contre le décrochage, un décret précisera les conditions d’utilisation dès la rentrée 2014, du droit à une "durée complémentaire de formation qualifiante" sous contrat d’alternance, par la formation continue ou sous statut scolaire, "pour les jeunes sortant sans diplôme du système éducatif".

Une "commission académique des formations post bac est installée dans chaque académie". Elle a notamment pour but "de mettre en oeuvre le conseil anticipé d’orientation en classe de première et de renforcer, sur la base du rapprochement entre les établissements scolaires et supérieurs, les opérations liées à l’orientation active (...) Les lycées offrant des formations post-baccalauréat sont appelés, dans un délai de deux ans, à passer convention avec un établissement d’enseignement supérieur de leur académie (...) Ces conventions, qui établissent clairement les dispositifs d’aides et d’accompagnement mis en oeuvre au bénéfice des étudiants, ont vocation à s’étendre, à terme, à l’ensemble des lycées."

VOIE PROFESSIONNELLE

La circulaire encourage les établissements de la voie professionnelle à se saisir du "nouveau programme européen Erasmus +" puisque "les acquis obtenus à l’occasion d’une mobilité sont désormais pris en compte dans la délivrance du baccalauréat professionnel". Elle annonce également que "les modalités du contrôle en cours de formation (CCF) sont aménagées afin de réduire le temps qui lui est consacré".

Un décret définira, dans le Code de l’éducation, le label campus des métiers et des qualifications. Le monde économique, le monde éducatif et les instances régionales sont associées au processus de labellisation." Au niveau régional, les projets de campus des métiers et des qualifications sont construits et proposés conjointement par le recteur d’académie et le président du conseil régional, après consultation des CA des EPLE concernés ainsi que du conseil académique de l’éducation nationale et du comité de coordination régional de l’emploi et de la formation professionnelle."

L’éducation nationale s’est fixé l’objectif ambitieux de 20 000 apprentis supplémentaires accueillis en EPLE, soit une augmentation des effectifs de 50 % d’ici 2017.

"La construction de parcours de formation associant apprentissage et formation sous statut scolaire peut aussi contribuer au développement de l’apprentissage en lycée et favoriser une meilleure exploitation du potentiel de formation."  La circulaire donne l'exemple, "pour le baccalauréat professionnel, un an sous statut scolaire suivi de deux ans en apprentissage ou deux ans sous statut scolaire suivis d’un an en apprentissage".

FORMATION PROFESSIONNELLE DES ADULTES

Alors que "la loi simplifie la gouvernance nationale et régionale de la formation professionnelle et de l’emploi, tout un pan de la circulaire est consacré à "la formation continue des adultes" et au rôle que peut jouer l'Education nationale "dans le contexte des nouvelles compétences accordées aux régions". La célébration des 40 ans des GRETA et le label GRETA + doivent contribuer "à renforcer la démarche qualité".

Un fonds académique de mutualisation "est destiné à couvrir les risques financiers des GRETA et à renforcer l’efficacité de leur activité. Il permet de consentir des avances remboursables à l’établissement support de GRETA et de financer des actions de promotion de l’offre de formation. Il est financé par les contributions de chaque Greta."

FORMATION DES ENSEIGNANTS

"Les personnels de l’ESPE, des universités et du monde scolaire doivent apprendre à se connaître, à travailler ensemble et à se doter d’outils et d’indicateurs partagés. A cette fin, la mise en place de formations croisées sera un levier particulièrement efficace." A noter qu'à disparu une phrase précisant que "chaque académie doit mobiliser dès à présent tous ses personnels en développant une réelle culture du partenariat".

"L'alternance est au cœur du nouveau modèle de formation des personnels enseignants et d'éducation" et "le stage de M2 permet de travailler les relations entre les enseignements, la mise en situation professionnelle et la construction du mémoire de recherche (...) On peut envisager la tenue à l'ESPE de groupes d'analyses de pratiques et de didactique, de séminaires de recherche et de journées d'étude réunissant les publics de la formation initiale et de la formation continue."

Le "tutorat mixte" associe "un tuteur universitaire et un tuteur de terrain".

La circulaire ici, la lettre de Benoît Hamon ici.

 

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