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Laïcité : "un climat scolaire apaisé" (Observatoire de la laïcité)

Paru dans Scolaire le vendredi 16 mai 2014.

L'Obervatoire de la laïcité consacre un chapitre de son premier rapport annuel au "bilan de l’application du principe de laïcité à l’école", établi par Jean-Paul Delahaye, alors DGESCO (directeur général de l'enseignement scolaire) qui fait état, en termes très prudents et nuancés, d'un "climat scolaire apaisé, même si quelques épisodes ont marqué les esprits et inquiété par leur radicalité". En ce qui concerne "la Charte de la laïcité à l’Ecole", elle "a bien été adressée à l’ensemble des écoles et des établissements (...) mais son affichage n’a pas toujours revêtu le caractère solennel souhaité" et "la mise en œuvre d’une véritable politique éducative globale de la laïcité est très variable et encore globalement insuffisante". L'auteur ajoute que "le déficit de formation de beaucoup d’enseignants sur la thématique de la laïcité est un premier obstacle à sa mobilisation".

Quant à l'application de la loi du 15 mars 2004 sur les signes ostentatoires, elle n'a fait l'objet d'aucune "enquête systématique" qui viendrait "confirmer ou infirmer le sentiment assez généralement partagé, au sein du ministère de l’Education nationale, que ce texte est appliqué sereinement et qu’il ne donne lieu qu’à de très rares procédures disciplinaires". La loi "est bien acceptée et bien comprise", malgré "un très petit nombre d’incidents" concentrés dans quelques établissements. "Ainsi, dans une académie, ce sont trois établissements uniquement qui ont signalé des exclusions temporaires." Dans une autre, la situation est considérée comme "fragile dans 10 établissements – sur un total de 335".

"Souplesse et discernement"

Mais si les académies appliquent la loi "avec fermeté", la méthode n'en est pas moins "empreinte de souplesse et de discernement", et des "accommodements mineurs" évitent qu'il n'y ait "plus de contestations". Celles-ci portent, par exemple, sur le port du voile "hors de l’enceinte de l’établissement, pendant le temps scolaire (lors de sorties scolaires notamment)". Les académies font également état du port "de la djellaba (le vendredi) et de la barbe pour les garçons – assez rarement cité –, de jupes longues ou d’abayas de couleur sombre, de bandeaux cachant les cheveux et de gants pour les filles – plus fréquemment cité". A noter d'ailleurs que "la question de la scolarisation des garçons n’est jamais posée" alors qu'il l'est pour les jeunes-filles. Une académie évoque "l’hypothèque" qui pèse parfois sur leur scolarité quand elles expriment le souhait de "vivre pleinement" leur religion "et de renoncer à leur scolarisation faute de pouvoir la suivre voilée".

Le chapitre porte aussi sur la contestation de certains enseignements, marginale ou très localisée "et sans conséquence grave". Parmi les enseignements contestés, celui du fait religieux ("refus de visiter des édifices religieux, refus de suivre un cours sur l’Islam ou un cours de français utilisant comme support la Bible ; refus de participer à une sortie à l’Institut du Monde Arabe"), mais aussi "refus de chanter ou de souffler dans un instrument à vent", certificats de complaisance pour la natation, contestation de l’éducation à la sexualité et de l’histoire de l’évolution, du génocide arménien ou de la Shoah. Par ailleurs, "plusieurs académies font état d’un absentéisme non justifié le vendredi après-midi ou le samedi matin".

"Prudence et bon sens", contestation des valeurs de la République

"Sur la question particulière des mères accompagnatrices voilées (...), les réponses apportées témoignent de la prudence et du bon sens qui prévalent dans la résolution des conflits. Une académie cite par exemple le cas de l’intervention d’un IEN auprès d’une directrice d’école qui interdisait à une mère portant un foulard sur la tête d’accompagner une sortie (...) Une académie fait remarquer qu’il est difficile, dans certaines écoles, de trouver des mères non voilées et susceptibles d’accompagner des sorties."

En ce qui concerne la restauration scolaire, "le plus souvent", "une offre de menus répondant à la diversité culturelle des élèves prévaut et les problèmes sont ainsi très circonscrits".

Mais "à plusieurs reprises, l’éducation à l’égalité et la transmission des valeurs de l’Ecole de la République ont été citées comme faisant l’objet de contestations" et une académie "rapporte que la lutte pour que les jeunes filles participent à toutes les activités est quotidienne". Jean-Paul Delahaye considère que la Charte "a permis d’entrer dans le dialogue avec les familles et les élèves en cas de contestation", ce qui n'est pas "le moindre de ses mérites".

Le document est téléchargeable sur le site de l'Observatoire ici

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