Formation des enseignants: un consensus qui fait problème
Paru dans Scolaire le mardi 29 septembre 2009.
Les "Etats généraux de la formation des enseignants" ont rendu, ce mardi 29 septembre, leur copie. Manifestement, les présidents d'université (et la quasi totalité des universitaires) et les directeurs d'IUFM (avec la quasi totalité des formateurs d'enseignants) ainsi que de nombreuses associations disciplinaires, ont trouvé un terrain de consensus dont l'existence même, comme l'a souligné Philippe Meirieu dans la discussion qui en a suivi la présentation, fait problème. Personne, parmi les professionnels qui se sont exprimé lors de cette consultation, ne pense "qu'il suffit de savoir pour enseigner", qu'il suffit d'être bon en maths (ou en philo) pour être un bon prof de maths (ou de philo), mais cette idée reste largement dominante dans le monde politique et une partie de l'opinion publique.
Pour les contributeurs, parmi lesquels figurent aussi des syndicats (SGEN, UNSA, SNCL), il est clair qu'il faut "abandonner le clivage" entre formation académique et professionnelle, et qu'il faut passer d'un modèle consécutif (on apprend d'abord tout des mathématiques ou de la philosophie, puis on passe un concours et on apprend comment les enseigner) à un modèle "simultané" (voire "intégré"), où, dès le début des études, on s'interroge sur le métier d'enseignant. Il est également évident qu'il faut que les futurs enseignants aient fait l'expérience de la recherche, et qu'il y a égalité de dignité entre un enseignant de la maternelle ou de l'université, mais pas nécéssairement même formation. Claude Lelièvre s'interroge: ne se dirige-t-on pas, à moyenne échéance, vers de nouveaux clivages, enseignants de maternelle, enseignants du tronc commun (élémentaire + collège), enseignants du lycée et des premières années universitaires? Philippe Meirieu craint, pour sa part, que le ministère, en ramenant les missions des enseignants à la réussite de leurs élèves aux tests, ne leur fasse perdre leur identité professionnelle.
Le site des états généraux ne reçoit plus de contributions, mais il donne accès à l'ensemble des documents produits.