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"L'apprentissage est une filière d'excellence" (F. Hollande)

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice, Orientation le mardi 06 mai 2014.

"L'apprentissage est une une filière d'excellence", affirme François Hollande. Le président de la République a rencontré, ce mardi 6 mai à l'Institut des métiers de l'artisanat de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), une cinquantaine d'apprentis, de créateurs d'entreprise, des jeunes en emploi d'avenir ou faisant leur service civique. L'un d'eux racontait qu'après une orientation ratée en lycée professionnel, où il aurait dû préparer un bac "climatisation" sans aucun rapport avec ses goûts, il avait pu passer un double CAP de boulanger et de pâtissier, mais qu'il avait dû contacter plusieurs dizaines d'entreprises avant de trouver un contrat. François Hollande lui répond qu'il a pour objectif "un employeur pour chaque alternant", ce qui suppose d'inverser la logique, que ce soit les employeurs qui recherchent des apprentis. François Rebsamen, le ministre du Travail, confirme, et annonce le lancement prochain "des ambassadeurs de l'alternance". Interrogé par ToutEduc, l'entourage du président de la République explique qu'il s'agit de trouver dans chaque région une personnalité reconnue des employeurs qui fasse le lien entre les entreprises et les CFA. Le ministre du Travail pense que ce pourraient être des chefs d'entreprise.

Mais le président de la République, sollicité par la présidente d'Animafac, précise : "apprendre un métier" ne doit pas empêcher d'apprendre la citoyenneté, d'autant que les jeunes ne feront sans doute pas le même métier toute leur vie. Najat Vallaud-Belkacem insiste. Les grandes écoles ont bien compris l'intérêt d'une année de césure, et elles savent reconnaître les compétences acquises à cette occasion. "Nous devons aller vers la généralisation de l'année de césure."

"On fera la réforme du permis de conduire"

Le président de la République est également interrogé sur l'insertion des jeunes. L'un d'eux évoque l'impossibilité pour lui de faire un stage chez les pompiers, puisqu'il n'a pas encore la nationalité française. François Hollande estime qu'on pourrait peut-être assouplir les conditions d'accès à certaines professions réservées aux nationaux lorsqu'il s'agit d'un emploi temporaire. Sur le permis de conduire, souvent indispensable pour trouver un emploi, il promet une réforme, et "plus d'inspecteurs" pour réduire le temps d'attente, donc les frais. François Chérèque "va réfléchir" à la possibilité pour les jeunes engagés dans un service civique, dont il préside l'agence, de passer leur permis dans ce cadre.

L'insertion concerne aussi les jeunes délinquants, dont les conditions de détention "ne permettent pas la réinsertion", fait-on remarquer au président qui déclare que "la prison, c'est la privation de liberté, ce n'est pas l'isolement", et les autres ministères, Travail, Education nationale, Culture, Sports, doivent participer à la lutte contre la récidive.

"Vous êtes la richesse du pays"

Mais parmi les jeunes figurent plusieurs créateurs d'entreprise qui évoquent leur itinéraire, comme cette Franco-malienne qui a monté une plate-forme de distribution en France de produits africains. Tous le font avec fierté, non sans dénoncer les obstacles et les lourdeurs administratives auxquelles ils se sont heurtés. François Hollande est convaincu de l'importance de l'entrepreneuriat, et d'y sensibiliser les jeunes très tôt. Il dénonce "la culture de l'échec", qui, en France, marque jusqu'à la fin de sa vie. Il faut faire confiance, il faut se faire confiance, insiste-t-il, "aimer la France et penser qu'on est aimé". Najat Vallaud-Belkacem annonce le lancement "dans quelques semaines" d'un concours qui "donnera à voir ce que les jeunes sont capables d'inventer".

L'association "Jet d'encre" fait remarquer au président que l'administration de l'Education nationale ne fait pas toujours confiance aux lycéens qui créent leurs journaux. Il ne répond pas sur ce point, mais il considère que "la plus grande des inégalités", est dans "l'accès à l'information" et il ajoute que ces journaux contribuent à leur donner confiance en eux. Il veut les inciter à l'optimisme "sur le plan collectif", et il conclut, "vous êtes la richesse de ce pays", avant d'ajouter "même ceux qui ne sont pas Français".

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