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F. Fillon met l'éducation en tête du débat pour la présidentielle et les législatives de 2017

Paru dans Scolaire le jeudi 10 avril 2014.
Mots clés : Fillon

"J'ai assigné à 'Force républicaine' la mission de préparer un projet radical pour notre pays." François Fillon a présenté ce 10 avril les propositions pour l'éducation de cette association créée pour soutenir son action politique. Viendront ensuite celles pour l'Europe, l'Emploi et les dépenses publiques. Mais il estime que l'éducation est "le coeur de la République" et il publie son projet trois ans avant l'échéance de 2017 pour que l'Ecole soit "au coeur des débats"  qui précéderont l'élection présidentielle.

En ce qui concerne l'école primaire, "le socle doit être la référence absolue", et il est conçu comme "le socle des fondamentaux". Parmi les propositions : "commencer la scolarité obligatoire à 5 ans" pour donner une année de plus à l'apprentissage de la lecture", consacrer ensuite les 3/4 du temps d'enseignement à la lecture, calcul, écriture, "grandes dates et grands personnages de l'Histoire, géographie de la France et de la région", le quart restant allant à "l'ouverture sur le monde". L'enseignement de l'anglais serait obligatoire.

En 6ème et 5ème, les élèves n'auraient pas plus de cinq enseignants, "la bivalence" constituant "un enjeu majeur" en termes de pédagogie, mais aussi de budget.

Des établissements pour rectifier les comportements

Au collège, serait organisée une "montée méthodique du niveau des connaissances" autour des fondamentaux et de deux langues vivantes. Des vacataires pourraient venir aider les enseignants "à utiliser le numérique". L'ancien ministre de l'Education nationale ajoute que les élèves doivent apprendre "le sens de l'effort qui ne va pas sans discipline", ce qui suppose "un système de sanctions adaptées et effectivement prises". Les élèves "les plus perturbateurs" seraient exclus et confiés " à des établissements chargés de rectifier leur comportement". La note de vie scolaire serait rétablie.

L'obtention du brevet serait nécessaire pour entrer au lycée. Il comprendrait trois épreuves, dont une de français comportant "une dictée de trente lignes". Le brevet tout comme le bac se passeraient au mois de juillet. Ce dernier comprendrait quatre épreuves, celle de français étant passée en fin de première. Les autres disciplines seraient évaluées "dans le cadre du contrôle continu". En première et terminale, les élèves se concentreraient "davantage sur les matières dominantes" de leur série, et en terminale, le programme serait organisé "autour de travaux dirigés" et de cours magistraux regroupant plusieurs classes.

L'enseignement professionnel aux Régions

En ce qui concerne la formation professionnelle initiale, l'ancien Premier ministre dénonce "la dispersion" entre lycées professionnels, lycées agricoles, lycées maritimes et centres d'apprentissage: "la responsabilité de la totalité de l'enseignement professionnel scolaire devrait être confiée aux Régions et non plus aux rectorats." Les Régions pourraient "définir (...) des adaptations régionales en corrélation avec les besoins économiques" et "comptant pour 20 % du diplôme". Elles pourraient de même "rapprocher lycée professionnel et apprentissage". François Fillon propose d'ailleurs de "développer l'apprentissage dès l'âge de 15 ans" et de redéployer les fonds destinés aux emplois aidés "vers des aides aux entreprises afin qu'elles augmentent le nombre de leurs apprentis".

Mais, interrogé par la salle, il insiste, il ne considère pas que les collectivités soient, par nature, mieux à même que l'Etat d'assumer la responsabilité des établissements scolaires. "Remplacer un patron national par des patrons régionaux" n'apporterait rien, ou serait négatif, sauf en ce qui concerne la formation professionnelle initiale, puisque les Régions ont déjà en charge la formation professionnelle continue et le développement économique.

Des directeurs d'école, des collèges et des lycées autonomes

Car s'il revient à l'Etat de fixer "les principes et les programmes" et de garantir "dans le temps" l'acquisition du socle "à tous les jeunes", il faut donner aux acteurs locaux "de réels pouvoirs de décision". Cette autonomie ne serait toutefois pas comparable à celle des universités. Les écoles primaires devraient être des établissements, avec de "vrais directeurs". La discussion qui suit l'exposé de l'ancien ministre montre que ces écoles pourraient éventuellement fusionner avec le collège du secteur, ou avec les autres écoles d'un RPI (regroupement pédagogique intercommunal). C'est un point sur lequel Force républicaine n'ignore pas qu'elle se heurte à l'AMF (association des maires de France).

La présidence du conseil d'administration des lycées et collèges devrait être confiée "à une personnalité extérieure à l'établissement", et le vice-président serait un parent d'élèves élu au suffrage universel direct. Les parents seraient consultés "sur les grandes décisions concernant l'organisation de l'établissement" ; "le référendum peut être un moyen de fédérer la communauté scolaire", ajoute F. Fillon.

Quant aux chefs d'établissement du second degré, ils doivent pouvoir "choisir les personnels enseignants et non enseignants". Gérard Longuet, dans le cours du débat, évoque même l'idée que le principal ou le proviseur dispose d'un certain nombre de "points" ou d'une masse salariale et qu'il puisse opter pour des enseignants plus ou moins jeunes, plus ou moins expérimentés, en fonction des besoins de l'établissement.

Les sciences cognitives

Il faudra de toute façon "augmenter progressivement" leur temps de présence dans l'établissement, qui passerait de 648 heures à 800, le temps de cours restant inchangé. Ceux qui enseigneraient une seconde discipline ou qui enseigneraient leur discipline dans une langue étrangère verraient leur salaire revalorisé, "ainsi que ceux qui auront enseigné pendant cinq ans dans un établissement difficile". François Fillon rappelle qu'il a fait inscrire dans la loi de 2005 "le principe de la liberté pédagogique" mais il faut que les enseignants et les inspecteurs "soient sensibilisés" aux "sciences cognitives" : "le renouvellement de la pédagogie passe par cette voie" et par "une utilisation intelligente du numérique".

François Fillon ajoute à son intervention un mot pour les élèves : "il faudrait que les enfants soient heureux à l'école." Il affirme que ces propositions "ont pour but d'être mises en débat, amendées, enrichies" dans le cadre d'un processus "qui n'est pas partisan".

Les experts qui l'entouraient étaient Patrick Gérard (ancien recteur de Paris), Guy Geoffroy (ancien proviseur, député), Caroline Cayeux (sénatrice-maire de Beauvais), Patrick Hetzel (ancien recteur, député).

Le site de Force républicaine avec le discours de François Fillon et le détail des propositions ici

 

 

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