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Meirieu inquiet de la multiplication des dispositifs de remédiation, et d'une médicalisation des difficultés scolaires

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Justice le mardi 22 septembre 2009.

"Les sociétés occidentales ont fait de la médecine un modèle qui envahit progressivement tous les domaines (...): on traite les enfants hyperactifs et délinquants par la médecine ; on traite les dysfonctionnements de la famille ou de l’entreprise par la médecine ; on traite les difficultés d’insertion sociale par la médecine, etc." Philippe Meirieu ouvre sur son blog une réflexion sur le rôle que joue la médecine, ou plutôt une certaine médecine (ce qu'il appelle le "modèle pharmaceutico-médical") dans la régulation sociale, et notamment dans celle du système scolaire. Il ne condamne pas telle ou telle pratique, comme le recours aux orthophonistes dès qu'un enfant n'apprend pas à lire, comme s'il revenait au para-médical de pallier les échecs de la pédagogie, il s'interroge sur les rapports entre médecine et pédagogie.

Il rappelle que de nombreux novateurs en pédagogie étaient médecins, Itard, Montessori, Claparède, Decroly ou Korczak, tenus par leur serment d'Hippocrate qui exige qu'on soigne tout le monde, sans condition, alors que l'éducation a longtemps été "sous condition" que l'enfant soit issu d'un certain milieu social notamment. "Le postulat d’éducabilité est ainsi né dans le prolongement du paradigme médical." Malheureusement, la médecine traite de plus en plus souvent le symptôme à coups de psychotropes, et à l'école, "on oriente une multitude d’enfants vers des dispositifs de 'remédiation' qui engendrent plus de stigmatisation et de ségrégation qu’ils n’apportent d’aides spécifiques". Dès lors, le sujet est "découpé en symptômes", il n'existe plus et n'a aucune chance d'accéder à l'autonomie, tandis que l'enseignant se trouve "exonéré" de tout effort pour prendre en compte les différences entre individus, et l'Ecole peu à peu vidée de sa substance au profit de dispositifs et d'officines. 

Philippe Meirieu s'appuie sur un rapide historique de la pédagogie, et met l'accent sur les convictions de Makarenko, donnant ainsi une occasion de découvrir le "fondateur des 'colonies' qui recueillaient les enfants délinquants laissés au bord des routes par la révolution bolchevique", en prônant "l'ignorance complète du passé, et à plus forte raison des délits passés".

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