La Ligue de l'enseignement dément appeler à l'abrogation de la loi de 2004 sur les signes ostensibles
Paru dans Scolaire le vendredi 21 mars 2014.
La Ligue de l'enseignement dément appeler à l'abrogation de la loi de 2004 sur le port de signes "ostensibles" à l'Ecole. Elle le dit dans un communiqué après qu'une quinzaine d'enseignants a lancé sur l'espace réservé aux blogs de Médiapart le 12 mars, une pétition pour l'abrogation de cette loi. Or ce blog "participatif" apparaît comme une publication de la Ligue de l'enseignement et de son site "laïcité". ToutEduc ne retrouvant pas cette pétition sur le site "Laïcité - La Ligue" a choisi de ne pas traiter cette information. Ce n'est pas le cas de l'UFAL qui publie sur son site un communiqué, "Jean Macé, reviens ! La Ligue est devenue folle !", et l'accuse d'avoir publié cette pétition. La Ligue considère que l'UFAL a "confondu, on veut croire involontairement, le billet d’un collectif d’enseignant-es de la région parisienne posté sur le site participatif laïcité de Mediapart animé par la Ligue, avec la position de la Ligue elle-même".
Elle dénonce une volonté de tirer "à boulets rouges sur un mouvement d’éducation populaire" de la part des "thuriféraires d’une laïcité de combat". Elle rappelle que ses membres sont "attachés à la liberté de conscience" et "attentifs aux débats contradictoires". Lors de son audition devant la commission Stasi, elle avait "pointé les risques de stigmatisations qu’une interdiction législative pourrait engendrer chez nos concitoyen-nes arabo-musulman-es". Aujourd'hui, elle met "au crédit de la loi d’avoir préservé les établissements scolaires d’affrontements intercommunautaires, d’avoir facilité le travail des enseignants et des cadres de direction", mais elle souligne "les effets pervers d’un recours inflationniste à l’interdit". Elle plaide pour la recherche d' "un équilibre entre diversité et uniformité" et elle dénonce "les réactionnaires [qui] instrumentalisent le terme 'laïcité' pour attiser les peurs". Elle affirme porter ainsi "l’héritage de Jean Macé".
Dans un texte publié sur le site participatif, La Ligue rappelle sa position en 2004, "ni voile, ni loi" et "n'appelle pas à l'abrogation de cette loi, même si elle ne règle pas tous les problèmes".
La pétition ici, la réaction de l'UFAL ici, le site Laïcité-La Ligue ici