La théorie du genre s'applique aux mathématiques (PISA)
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 17 mars 2014.
L'image que les filles ont d'elles-mêmes détermine leur motivation à travailler en mathématiques. C'est ce que montre l'exploitation des questionnaires de PISA 2012. Dans presque tous les pays, les garçons envisagent plus souvent que les filles de faire un métier nécessitant beaucoup de mathématiques, 53% contre 38%, et même quand elles envisagent une carrière scientifique, les filles pensent plus souvent aux métiers de la santé et aux domaines sociaux qu'à l'ingénierie ou à l'informatique. Et les garçons ont effectivement de meilleurs résultats que les filles dans la plupart des pays de l'OCDE.
Mais pas dans tous. Et garçons et filles sont tout à fait capables d'atteindre les meilleurs niveaux. La différence genrée varie d'ailleurs selon les pays, elle est à l'avantage des filles en Islande, en Malaisie ou en Thaïlande, elle est nulle dans d'autres, elle est à l'avantage des garçons de plus de 20 points au Chili, en Autriche ou au Luxembourg... La différence est nulle ou faible parmi les élèves qui ont les plus mauvais résultats, alors qu'elle est importante parmi les meilleurs. Les garçons ont, en moyenne, de meilleurs résultats lorsqu'il s'agit de présenter des concepts que quand il s'agit de les utiliser. Et surtout, PISA révèle que les filles sont plus angoissées que les garçons, même quand elles ont de bons résultats.
Conclusion, une bonne part de la différence des résultats s'explique par la différence dans la confiance en soi et par la motivation. Or les différences de résultats et d'état d'esprit sont à peu près stables depuis 2003. Il faudrait donc faire en sorte que les maths intéressent les filles, éliminer tous les stéréotypes de genre dans les manuels, et mobiliser les parents, les enseignants et la société toute entière pour aider les filles à prendre confiance.
"Are boys and girls equally prepared for life", OCDE, 2014, ici