La maternelle : une école qui doit résister aux pressions (ICEM-pédagogie Freinet)
Paru dans Petite enfance, Scolaire le mardi 18 février 2014.
"De nombreux enfants ne vont plus à l’école maternelle avec plaisir. On leur en demande trop, beaucoup trop. On ne leur laisse pas le temps de grandir, de découvrir, il faut des résultats. Les parents sont anxieux. Les enfants sont sous pression. On voudrait qu’ils se développent tous au même rythme, conformément à une norme qui n’est qu’imaginaire. La moindre difficulté, la moindre différence deviennent un symptôme et se transforment en étiquette : 'dys' quelque chose." Cette citation du livre de la psychologue Dominique Mazin-Prieur ("Elever un enfant, c’est pas si compliqué", Albin Michel, 2010) que reprend le numéro 216 de février de la revue Le Nouvel Educateur ( Institut Coopératif de l’Ecole Moderne, ICEM-pédagogie Freinet) situe tout à fait la problématique que traite ce numéro spécial consacré à l’école maternelle.
Dans un contexte où l’école maternelle, que l’on prétend encore exemplaire, oublie tant d’enfants, les laissant sur le bord de la route en raison de sa "primarisation" à marche forcée, l’ICEM affirme la nécessité de résister face à ces choix aux effets catastrophiques et de revendiquer haut et fort sa spécificité, de revendiquer et fort une pédagogie de rupture (ici).
Mais l’éditorial va encore plus loin puisqu’il insiste sur la nécessité de différencier pédagogie Freinet et pédagogies "actives". Et ce, afin de lever les ambigüités devant les malentendus qui amènent un certain nombre d’enseignants de maternelle affirmer "qu’à l’école maternelle, tout le monde fait un peu de pédagogie Freinet".
De nombreux articles relatent les réalisations conduites dans le cadre de la pédagogie Freinet par des écoles maternelles et des professeurs.
Après ce numéro, une question demeure : la disparition du cycle commun entre grande section de maternelle et classes de cours préparatoire et de cours élémentaire 1ère année et la mise en place depuis le 1er septembre dernier d’un cycle des apprentissages premiers qui englobe toutes les sections de maternelle sont-elles des mesures qui vont permettre d’avancer ? Sans doute faut-il attendre la mise en place des nouveaux programmes pour se prononcer.