L'Education nationale va développer les études longitudinales des parcours d'élèves (DEPP)
Paru dans Scolaire le jeudi 13 février 2014.
La DEPP (direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance, service statistique de l'Education nationale) doit préciser avec le CNESCO (Conseil national de l'évaluation du système scolaire) quelles collaborations ils pourront envisager, c'est ce qu'indique la circulaire annuelle sur son programme d'activité, publiée au BO de ce 13 février.
A son programme de travail est notamment inscrite "une évaluation comparative" des niveaux à l'entrée au CE2, sur le modèle de celle qui avait été publiée "entre les élèves entrés au CP en 1997 et ceux entrés en 2011" et qui avait "mis en évidence une augmentation du niveau des acquis". Elle tirera les leçons de l'évaluation en mathématiques "CEDRE" menée en 2013 et elle organisera, sur échantillons, "des évaluations en fin de CE1, début de sixième et fin de troisième" sur la maîtrise de la langue française, sur les "principaux éléments de mathématiques" et sur la "culture scientifique et technologique". Elle analysera "l'impact des options sur les moyennes au baccalauréat" et "la part spécifique de l'enseignement général et de l'enseignement professionnel dans la réussite au baccalauréat professionnel". Elle poursuivra ses travaux sur la mesure du phénomène du décrochage, sur ses manifestations et ses causes.
Elle devra aussi mettre en évidence les processus de ségrégation scolaire, et elle élaborera un outil d'appréciation de "la mixité de chaque établissement par rapport aux autres établissements publics et privés d'une même zone géographique".
Violence et bien-être
Est également annoncé le renouvellement de l'enquête SIVIS sur la violence en milieu scolaire, y compris dans l'enseignement privé. "L'enquête sur l'absentéisme des élèves sera poursuivie (...) Ces données seront confrontées à celles sur le climat scolaire." La DEPP poursuivra d'ailleurs ses partenariats avec l'université de Shanghai (ECNU), Paris-V, l'université de Nantes et le CIEP sur l'évaluation des notions de "bien-être" et de "réussite des élèves". Sur le bien-être à l'école, la circulaire rappelle aussi l'appel à projet qu'elle a lancé fin 2012 avec le Défenseur des droits et l'ACSE. Il porte de plus sur l'éducation prioritaire et sur les inégalités dans l'orientation et les parcours des jeunes. Six rapports seront publiés cette année, 5 autres en 2015.
La DEPP travaillera encore à l'évaluation du dispositif d'accompagnement interactif D'COL, proposé par le CNED aux élèves de sixième de l'éducation prioritaire, elle appréciera les évolutions des pratiques pédagogiques dans les "collèges connectés" et elle tirera les leçons de l'expérimentation du "dernier mot" laissé aux parents de quelque 11 000 élèves de 3ème. Elle examinera aussi les effets du "plus de maîtres que de classes".
De l'international aux conditions de travail des enseignants
En 2014, la Depp sera associée à la préparation de plusieurs enquêtes internationales, PISA 2015, PIRLS 2016 et TIMSS 2015. Mais elle s'efforcera aussi de "prendre l'entière mesure de la diversité interacadémique ou interdépartementale", qu'il s'agisse du contexte socio-économique, de l'offre de formation, des caractéristiques du personnel enseignant, du niveau de résultats des élèves" et des disparités intra-académiques.
Elle se penchera également sur le vivier des ESPE, sur l'entrée dans le métier, sur la "qualité" des postes offerts, sur la mobilité des enseignants, sur leurs conditions de travail, et même sur les arrêts maladie considérés "comme révélateurs de difficultés rencontrées dans l'exercice du métier". Elle traitera les réponses à l'enquête internationale TALIS (Teaching And Learning International Survey) menée en 2013 sous l'égide de l'OCDE. De plus, "une étude sera engagée pour définir et caractériser les niveaux d'intégration du numérique dans les pratiques des enseignants, hors de la classe et en présence des élèves".
Des questions de méthodes et d'outils
Autre élément saillant de ce texte signé par Catherine Moisan, la DEPP devra développer "les approches longitudinales" pour améliorer "la compréhension des parcours des jeunes". La directrice pose en effet des questions de méthodes. Elle relève notamment que la direction "produit de nombreux indicateurs sur l'orientation, le redoublement, la poursuite ou la sortie d'études, l'accès à différents niveaux de la scolarité", mais que cette quantité d'indicateurs "brouille la vision d'ensemble" et elle devra s'engager dans une rationalisation de leur production. Par ailleurs, la BNIE, la "Base nationale des identifiants élèves" qui "répertorie les élèves du premier degré" va progressivement s'étendre au second degré, à l'enseignement agricole et à l'apprentissage. La BNIE deviendra alors le RNIE (répertoire national).
La directrice évoque encore une relance de la stratégie éditoriale qui lui "permet de programmer plus de 45 Notes d'information en 2014" ainsi que "la production régulière d'articles pour la revue Éducation & formations".
La circulaire peut être consultée ici