Absentéisme : les élèves français dans la moyenne de l'OCDE (PISA)
Paru dans Scolaire le lundi 10 février 2014.
15 % des élèves de 15 ans soumis à l'enquête PISA 2012 ont déclaré avoir "séché" au moins une journée entière de classe sans autorisation dans les deux semaines qui ont précédé la passation des épreuves, et 18 % au moins un cours. Ces pourcentages varient considérablement d'un pays à un autre, de plus de 40 % à quasi nuls. Mais l'OCDE note que dans la plupart des pays, la prévalence de l'absentéisme varie très peu entre élèves favorisés et défavorisés. Et, sans surprise, les résultats des élèves absentéistes sont moins bons que ceux des élèves assidus.
A noter que pour ce qui est des élèves qui ont séché au moins un cours, la France est à la moyenne de l'OCDE, et qu'elle est en dessous de quelque 5 points pour les élèves qui ont séché au moins une journée.
Au même moment, la DEPP (service statistique de l'Education nationale) publie sa note annuelle sur l'absentéisme qui serait "stable", puisqu'en 2012-2013, "3,9 % des élèves ont été absents de façon non justifiée, quatre demi-journées ou plus par mois", un taux qui varie de 2,2 % dans les collèges, à 4,9 % dans les LEGT (lycées d’enseignement général et technologique) et à 11,8 % dans les LP (lycées professionnels), avec de fortes variations d'un établissement à l’autre.
L'absentéisme "lourd", caractérisé par plus de 10 demi-journées d'absences non justifiées, ne concernerait que 0,5 % des collégiens, 0,8% des lycées des voies générale et technologique, et 1,4% des lycéens de la voie professionnelle.
Les différences entre les pourcentages relevés par l'OCDE et par la DEPP s'expliquent par des différences de définitions, mais aussi par le mode de recueil. La DEPP ne prend en compte que les absences non justifiées, quelle que soit la qualité de la justification apportée. Il est probable que les élèves qui répondent librement à l'enquête font la différence entre des absences justifiées et des absences non justifiées par des raisons sérieuses, même si elles ont été excusées par les parents. D'autre part, alors que "la loi visant à lutter contre l’absentéisme scolaire prévoit que les chefs d’établissement signalent les élèves concernés à la direction académique (...), en raison de la complexité de la gestion de l’absentéisme au sein de l’établissement, tous les élèves absentéistes ne sont pas systématiquement signalés", ce qui fait dire à la DEPP que "la proportion d’élèves absentéistes est six fois plus importante que celle d’élèves signalés dans les LP, dix fois plus dans les collèges et onze fois plus dans les LEGT".