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Le ministère ne soutient pas suffisamment la création d'établissements innovants (FESPI)

Paru dans Scolaire le jeudi 06 février 2014.

Une dizaine de structures de "raccrochage", du type "micro-lycées" devraient ouvrir l'an prochain, mais "c'est beaucoup plus compliqué pour les structures innovantes, celles qui veulent s'inspirer de Clisthene ou du CLE", le collège expérimental de Bordeaux ou le collège lycée expérimental d'Hérouville-Saint-Clair, nous dit Audrey Maurin, déléguée générale de la FESPI, après la 2ème "journée des projets innovants" qu'elle organisait samedi 1er février à Paris. Elle répond aux questions de ToutEduc.

Audrey Maurin : La journée nous a permis de rencontrer une dizaine d'équipes porteuses de projets à Rennes, Nantes, Rouen, Aubervilliers, au Bourget, à Toulouse, Montauban, Montpellier, Lyon et Paris. Nous en avions déjà organisé une l'année dernière, ouvertes à tous, ceux qui voulaient créer des structures destinées à des lycéens "décrocheurs" comme à ceux qui veulent créer des structures innovantes à public non spécifique. Cette année, nous avons ciblé ces projets, qui concernent 5 collèges, 4 collèges-lycées et un lycée, fondés sur la pédagogie institutionnelle, où les élèves ont la parole, mais sans être pour autant des établissements "autogérés". Le modèle, c'est plutôt Clisthène [Collège lycée innovant et socialisant à taille humaine dans l'Éducation nationale et expérimental, ndlr] à Bordeaux ou le CLE d'Hérouville.

ToutEduc : Que venaient-ils chercher ?

Audrey Maurin : Les préoccupations des uns et des autres sont différentes. Deux équipes sont venues avec les chefs d'établissement susceptibles de les accueillir, puisque ce sont toujours des établissements rattachés à un établissement "classique". Parfois, c'est un collège déjà existant qui voudrait pouvoir modifier ses règles de fonctionnement, et ailleurs, comme au Bourget, l'équipe voudrait investir des bâtiments qui doivent ouvrir à la rentrée. Nous avons réfléchi ensemble aux rôles de chaque acteur, aux liens avec la recherche, aux rapports d'autorité dans une organisation collégiale, aux rapports avec l'institution, aux difficultés et aux freins qu'ils rencontrent...

ToutEduc : Le ministère a mis en place un CNIRE (Conseil national de l'innovation pour la réussite éducative) et semble plutôt favorable à ce type d'initiatives. De plus, le CLE et Clisthene, que vous évoquez et qui sont des établissements publics, ont été très médiatisés et font aujourd'hui référence.

Audrey Maurin : Pas partout. Dans certaines académies, on a l'impression que ni le CARDIE [conseiller académique en recherche-développement, innovation et expérimentation, ndlr], ni l'inspecteur d'académie n'en ont entendu parler. Les porteurs de projets se sont parfois entendu répondre qu' "on ne savait pas si c'était réglementairement possible". Au niveau national, le discours est tout-à-fait clair pour les structures destinées aux décrocheurs, l'impulsion politique est là. Il est beaucoup moins clair sur l'innovation. La DGESCO [la direction de l'enseignement sccolaire au ministère] nous renvoie au niveau académique, et elle voudrait que ce soit l'ensemble du système qui évolue. Nous comprenons bien son point de vue, mais nous pensons que le développement d'établissements innovants ne le contredit en rien. Au contraire, ces structures vont faire bouger le système. Il faut répondre à un besoin. Nous constatons souvent que, lorsque des parents recherchent une solution alternative, ils ne trouvent rien dans le cadre du service public.

Le fameux article 34 de la loi de 2005, qui sert de cadre aux expérimentations n'a pas été rediscuté dans le cadre de la loi de refondation. Du coup, la définition même des frontières de l'innovation n'a pas été mise à jour, et elle ne diffuse pas dans les échelons déconcentrés.

ToutEduc : Qu'allez-vous faire ?

Audrey Maurin : La journée s'est conclue avec la constitution d'un collectif avec les porteurs de projets eux-mêmes. Beaucoup sont des enseignants qui, par la polyvalence de la professionnalité qu'ils promeuvent se retrouvent à endosser des fonctions de personnels de direction; nous pouvons les aider dans leurs réflexions et leurs démarches, et les accompagner dans les questions de gouvernance comme dans leurs rapports avec l'administration.

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