La charge de travail des enseignants s’alourdit et leur situation se dégrade, estime le SNES
Paru dans Scolaire le mercredi 05 février 2014.
"Le temps de travail hebdomadaire d’un enseignant du second degré a augmenté d’1h25 depuis 2008", passant ainsi de 39h50 à 41h15, Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du SNES. Les enseignants doivent aussi faire face à l'augmentation des effectifs, et à "l’autoritarisme" de la hiérarchie intermédiaire. Le syndicat FSU du second degré dénonce également le recours aux heures supplémentaires. Alors que les négociations sur les métiers reprennent mercredi prochain, le SNES dénonce "une situation dégradée" et lance une campagne pour sensibiliser l’opinion publique, via la distribution de tracts. Il regrette que "l’occasion ne soit pas saisie pour discuter d’un plan pour une vraie revalorisation du métier (…) Cette réforme pourrait sinon apparaître aux collègues comme une discussion technique." Le SNES déclare attendre du nouveau décret statutaire "qu’il préserve ce qui constitue l'identité du métier pour nous": qu’enseigner demeure la mission centrale et que la qualification disciplinaire soit respectée.
Le SNES demande la fin du gel du point d’indice des fonctionnaires. "C’est la quatrième année de gel. Cela pèse sur le pouvoir d’achat des enseignants (…) Il faut reconnaitre la réalité d’un travail de plus en plus lourd. Les salaires sont faibles et ils stagnent", explique Frédérique Rolet. Le SNES demande le doublement de l'ISOE, qui constituerait, selon le syndicat, un pas vers une reconnaissance des missions liées à l'enseignement. Le syndicat demande également l’élargissement des promotions de corps ou de grade et l’amélioration des rythmes d'avancement. Il demande également d’augmenter l'indemnité des TZR, professeurs remplaçants titulaires et de ceux qui ont un service partagé entre plusieurs établissements.
La secrétaire générale s’alarme de la crise de recrutement. "Les lauréats des épreuves d'admissibilité du concours exceptionnel de 2013, doivent passer cette année les épreuves d’admission. Or le nombre d’admissibles est inférieur au nombre de postes au concours (…) Par ailleurs, des candidats se sont inscrits au concours 2014 en doublon." Frédérique Rolet juge que le dispositif "emplois d'avenir professeur" (EAP) ne va pas juguler la crise de recrutement.
Elle évoque en outre "une lassitude au collège, fortement déstabilisé au cours des années. Le taux d’encadrement est faible, 10 % des classes ont un effectif supérieur à 30 élèves. Et il n’y a pas de possibilité de diversifier la pédagogie." Par ailleurs, pour le syndicat, "la discussion sur la réforme des lycées devrait être engagée".