Les ESPE font-elles suffisamment confiance aux établissements scolaires ? (mission d'information du Sénat)
Paru dans Scolaire le jeudi 30 janvier 2014.
Mots clés : ESPE
"Ce serait bien que les ESPE fassent confiance aux établissements", s'exclame Catherine Gay-Boisson qui était entendue mardi 28 janvier par la mission d'information sénatoriale sur la mise en place des Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation. La proviseure du lycée Emmanuel-Mounier d’Angers participe au groupe de travail de l'académie de Nantes sur le dossier d’accréditation de l’ESPE et elle s’est attachée à souligner l’importance de la prise en compte des enseignants et des établissements. Mais elle estime qu'on est, pour l’instant, encore "loin de partenariats qui partiraient des problématiques d’établissement", et elle insiste sur le rôle des professeurs de son lycée "qui réfléchissent au moins autant que ceux des ESPE". Elle évoque "la chair du quotidien" pour comprendre les liens entre pédagogie et didactique.
Elle conçoit l’établissement "comme une organisation pédagogique collective" et pour elle, le partenariat avec l’ESPE suppose d’associer de façon plus approfondie les chefs d’établissement, même si la formation n’est pas leur mission première. Il s’agit surtout d’établir "une cohérence" entre les différents partenaires. "C’est le recteur qui a la vision d’ensemble" et la formation continue "ne doit pas être transférée aux ESPE". Celles-ci "doivent seulement y contribuer" : il y a en effet "une problématique de l’établissement" qu'on ne doit pas priver de ses professeurs formateurs.
En ce qui concerne les EAP (emplois d’avenir professeurs) et leur apport, Catherine Gay-Boisson affirme que les trois que compte son lycée donnent satisfaction "pour l’accompagnement en seconde" d'élèves dont il faut développer l’autonomie. Leur participation aux divers conseils leur permet de se saisir de la problématique de l’établissement et ils se déclarent satisfaits de leur approche du "qu’est-ce qu’aider les élèves en difficulté", mais elle estime que "les maquettes en M1 sont lourdes" et "nécessitent un travail considérable".