Polémique sur "la théorie du genre": Vincent Peillon veut "rassurer les parents"
Paru dans Scolaire le mardi 28 janvier 2014.
"Il y a un certain nombre de parents qui, m'a-t-on dit, ont été inquiets, qui se sont laissé prendre à une rumeur mensongère selon laquelle (...) à l'école, on apprendrait aux petits garçons à devenir des petite filles...Tout ça est absolument faux, il faut cesser", déclare Vincent Peillon. Le ministre de l’Education national réagit ce 28 janvier, en marge de l’installation du CNESCO en Sorbonne, aux appels sur les réseaux sociaux à ne pas mettre les enfants à l’école un jour par mois pour contester un présumé enseignement de la théorie du genre à l’école. Farida Belghoul, 55 ans, proche de l'essayiste Alain Soral, est à l’origine de cette mobilisation et de la contestation de l’expérimentation "ABCD de l'égalité" lancée à la rentrée dans dix académies pour lutter contre les stéréotypes filles-garçons. "Demain, tu seras une femme, mon fils" est un des slogans de cette contestation. "Je veux rassurer les parents. C'est une éducation à l'égalité fille-garçon, au respect fille-garçon et rien de plus", a tenu à déclarer Vincent Peillon.
A noter que plusieurs syndicats ont déjà réagi. C'est le cas notamment du SNE (syndicat FGAF du premier degré) qui se déclare "consterné" par les appels de cette "organisation nébuleuse en lien avec des groupes extrémistes et conspirationnistes". Il "condamne sans réserve ces méthodes et ces appels" et il souhaite "une mobilisation de tous les Républicains pour faire barrage aux idées nauséabondes de tous bords".
De même le SNUIPP (syndicat FSU du premier degré) dénonce une "campagne mensongère et réactionnaire qui (...) a malheureusement eu des premiers effets dans quelques écoles de certains départements avec des chiffres d'absentéisme importants". Il ajoute que c'est "aussi le rôle de l'école de former les futurs citoyens aux valeurs d'égalité entre les filles et les garçons".
Le SE (syndicat UNSA des enseignants) dénonce lui aussi "des groupuscules proches de l’extrême droite [qui] ont entrepris des actions de guérilla contre l’Ecole de la République au prétexte qu’elle n’aurait pas à traiter les questions d’égalité filles-garçon, à démonter les stéréotypes de genre ou à prendre en compte la construction de l’identité sexuelle des jeunes". Il évoque "des tractages réguliers à la sortie des écoles" et des "activistes [qui] mettent nommément en accusation sur internet les enseignants qui sensibilisent leurs élèves à ces questions".
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